Plus de 2000 personnes ont répondu à l'appel des supporters des Girondins de Bordeaux, pour tenter de sauver le club dans la tourmente après sa rétrogradation administrative en Nationale 1.
Ils étaient environ 2000 selon la police, 3500 selon les organisateurs. Le soleil et la chaleur n'ont pas empêché supporters, salariés, joueurs mais aussi élus locaux de manifester leur soutien aux Girondins, cet après-midi à Bordeaux.
Rassemblés sur la place Pey Berland à partir de 16 h, ils ont ensuite défilé dans les principales artères du centre-ville, à l'occasion d'une "marche de la survie" au son des chants habituellement entonnés au Matmut Atlantique par les ultras.
"On ne peut pas avoir un club qui disparaisse, clame Guillaume. C'est un monument du football français, avec six titres de champion de France notamment. Il faut que tout le monde se bouge, Gérard Lopez en premier lieu, et les politiques. Mais il faut vraiment qu'on sauve nos Girondins. On ne peut pas vivre sans nos Girondins de Bordeaux."
Un avis partagé par d'anciennes gloires du club, qui ont tenu à faire le déplacement. "C'est top de voir qu'il y a beaucoup d'amoureux du club qui sont là pour représenter les Girondins de Bordeaux, sourit Rio Mavuba, titulaire induscutable au milieu de terrain de 2003 à 2007. C'est une institution très importante du football français. Il faut se battre pour le club, pour la ville." Idem du côté de Gernot Röhr, qui a passé six saisons sous le maillot bordelais entre 1990 et 1996 : "Il faut redonner un nouveau punch, un nouveau dynamisme à ce club avec des gens qui sont capables de retrouver l'esprit club qu'il y avait dans les années 90 ou 2000. Malheureusement depuis quelques années, cela a disparu. Mais il faut se battre, il y a encore une chance."
Aux anciens joueurs se sont joints des membres actuels du groupe professionnel, comme le défenseur central Paul Baysse. "Ce qui est le plus triste, c'est que cela peut aller plus loin que la Ligue 2, regrette-t-il. Sportivement, le classement fait qu'on mérite de descendre, mais pas plus bas. On veut se reconstruire et vite remonter en Ligue 1. C'est tout ce que je souhaite, le plus rapidement possible."
CNOSF et tribunal administratif, derniers espoirs des Girondins
Relégué sportivement en deuxième division après avoir terminé dernier de Ligue 1, le club repris l'été dernier par Gérard Lopez n'a pas passé le traditionnel examen financier de l'intersaison. Criblé de 52 millions d'euros de dettes laissées par les fonds d'investissement américains King Street et Fortress, le plan de redressement exposé à la DNCG a été jugé insuffisant.
Plus de 26 millions d'euros manquent encore pour retrouver l'équilibre, dont 14 millions issus des ventes de joueurs, que les institutions financières du sport souhaiteraient voir bloquées sur un compte. Le président-propriétaire ne s'avoue pas vaincu pour autant, et a annoncé sur Twitter avoir placé cette somme sous séquestre afin de satisfaire les exigences de la DNCG.
Le club espère encore se sauver en présentant de nouvelles garanties devant le CNOSF (Comité national olympique et sportif français), qui pourrait aller contre l'avis de la DNCG. Dans le cas contraire, un dernier espoir subsisterait dans la saisie du tribunal administratif de Bordeaux, qui avait dans un premier temps validé le plan de Gérard Lopez.