Le gendarme financier du football français vient de donner une bouffée d’air au club girondin qui avait été rétrogradé à titre conservatoire. Gérard Lopez, le repreneur, peut mettre son plan en application.

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Jamais le club n’avait connu telle situation. Ces derniers mois ont été cruciaux pour les Girondins en proie à des résultats sportifs mauvais, Bordeaux finit 12eme de L1, mais surtout à une situation économique tragique. Fin juin, la menace d’un redressement judiciaire planait. Gérard Lopez va donc devenir le nouveau propriétaire des Girondins après un très long processus parti du désengagement de l’ancien actionnaire majoritaire King Street.

“Le club est sauvé ! C’est une immense joie, que je partage avec tous ceux qui nous ont soutenus dans ce projet et qui se sont battus pour sauver ce grand club »

Gérard Lopez

« C’est un grand jour pour les Girondins, et nous allons maintenant nous atteler à mettre en place ce projet sportif et économique validé ce soir », a déclaré Gérard Lopez dans un communiqué hier soir. « Les décisions de la DNCG en matière de maîtrise de la masse salariale et d’achat et revente des joueurs sont conformes au modèle de gestion saine du club que j’ai présenté aujourd’hui. Une nouvelle page de l’histoire du club s’ouvre maintenant, et nous allons l’écrire tous ensemble.”

Le 2 juillet dernier, après une première audition devant la DNCG, les Girondins avaient été rétrogradés en Ligue 2 à titre conservatoire. Le club avait fait appel de cette décision. Et visiblement le projet de reprise de Gérard Lopez a convaincu. Une des pierres angulaires de ce dossier était le paiement du loyer du stade. C’est Jogo Bonito Group (société de Gérard Lopez) qui va à la place de King Street, payer 4,9 millions d’euros annuels.

« Cela faisait deux ans qu’on était dans contestation, aujourd’hui on a envie d’être dans l’action» (Ultramarines)

Florent Brunet, porte-parole des Ultramarines, ne cache pas sa satisfaction. « On revient de tellement loin qu’on va éviter de faire la fine bouche », explique-t-il.  « L’ « illustre » ancien président nous expliquait que seul le redressement judiciaire était possible. Donc on revient de l’enfer vers le monde des vivants".

Ce qu’a fait Gérard Lopez, personne n’a été capable de le faire. C’est une prouesse. Il a rassemblé beaucoup d’argent et a su convaincre les créanciers, les politiques, et les supporters.

Florent Brunet

"Il a énormément travaillé", poursuit Florent Brunet, "on en a été témoin". "Rien que pour cela, ça mérite un immense respect. On va l’aider à faire renaitre les Girondins. C’est un passionné et un grand travailleur. Cela faisait deux ans qu’on était dans contestation, aujourd’hui on a envie d’être dans l’action ».

« La partie continue, le plus dur est peut-être à venir » (A. Anziani)

Le président de la Métropole, Alain Anziani, suit le sujet de près, et avoue un certain « soulagement » ce mardi 13 juillet. « Sans cette décision cela aurait été une catastrophe sportive avec de lourdes conséquences pour la Métropole qui aurait pu perdre jusqu’à 10 millions d’euros par an ». La Métropole bordelaise est en effet propriétaire du stade Matmut Atlantique. « Le paiement du loyer du stade est crucial, le club verse 5 millions d’euros par an. Mais il y a aussi l’exploitation du stade, du coup au total cela aurait pu faire 10 millions de perte par an », explique-t-il.

Gérard Lopez est-il la bonne solution ou la seule issue en lice ? « C’était la seule solution », répond Alain Anziani, « les autres candidats n’ont pas pu aller jusqu’au bout". "Gérard Lopez est le seul qui a passé les différentes épreuves notamment avec les banquiers et créanciers girondins et avec la Métropole.

D’un côté on a des doutes, mais de l’autre sans Gérard Lopez cela aurait été la rétrogradation et même la perte du statut de club professionnel.

Alain Anziani

"On n’avait pas le choix", conclut Alain Anziani." Et puis c’est un connaisseur du foot contrairement à Da Grossa qui voulait investir mais qui ne s’y connaissait pas. Après cela va être une année difficile. Gérard Lopez part avec du retard là où d’autres clubs ont déjà commencé leur recrutement », avance Alain Anziani. « La partie continue, et le plus dur est peut-être à venir ».

« Lundi prochain, le tribunal de commerce va examiner le plan de cession de l’ancienne à la nouvelle équipe », annonce Alain Anziani.  « Après, seulement, Gérard Lopez sera propriétaire. Le tribunal va regarder la solidité du projet et son ancrage local et va donc nous apporter des garanties ».

« Le même système capitaliste continue » (P. Poutou)

Le conseiller municipal d’opposition Philippe Poutou (NPA) aurait aimé que cette crise que traverse le club permette une remise en question du modèle financier du football professionnel.  « Nous ne sommes pas d’accord avec ce projet de reprise. Nous ne sommes pas indifférents au sort des Girondins, mais le problème politique de fond c’est que le même système capitaliste continue. On est dans une gestion financière du foot. Gérard Lopez le dit lui-même, il reprend un club et l’objectif est de faire de l’argent. Il va notamment aller chercher des joueurs africains qui ne coutent pas cher du tout, pour les revendre par exemple. Le foot c’est comme la santé pour d’autres. C’est un discours patronal classique avec marges de manœuvres maximales. La différence avec King Street c’est le côté baratineur et communiquant de Gérard Lopez.

Il s’y connait en football, mais ce n’est pas un argument, Ford s’y connait en bagnoles par exemple !

Philippe Poutou

"Cela ne garantit pas un système social humain et fair-play. On est dans une logique capitaliste", poursuit le conseiller municipal d'opposition. "Les élus de la Métropole n’étaient pas à l’aise du tout. Il y a eu des réflexions comme quoi on n’avait pas le choix. L’argument c’est de dire que s’il n’y a pas Lopez il n’y a plus rien. On se pince le nez et on le fait car personne ne veut assumer la descente des Girondins, personne n’a voulu prendre cette responsabilité".

Nous on pense que la solution cela aurait été d’être relégué et de repartir avec une base saine pour reconstruire un club, avec des questions financières, sociales et politiques.

Philippe Poutou

Concernant la position de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, Philippe Poutou est sans concession. « C’est malheureusement le discours de la gauche classique : quand on est dans l’opposition on met en avant les valeurs de gauche et quand on est au pouvoir on oublie, on s’adapte. Eux même construisent l’autojustification d’un système qu’on est censé combattre, il y a du reniement la dedans ».

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