Le prolongement de la LGV vers Toulouse se joue cette semaine avec les derniers votes des collectivités. Les anti-LGV manifestent ce matin devant l'Hôtel de Région où le vote du GPSO est à l'ordre du jour. Alain Rousset appelle à la "responsabilité des élus".

Plusieurs départements sont encore opposés au projet de prolongement de la LGV vers Toulouse puis vers l'Espagne, notamment la Gironde qui préfère un projet de RER autour de Bordeaux pour désengorger le trafic. C'est aussi le cas du Lot-et-Garonne qui ne veut pas payer.

Paris-Toulouse en trois heures en 2030

La ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse est en bonne voie avec une participation de l'Etat à hauteur de 40 % du coût total qui s'élève à 14 milliards d'euros. Ce projet s'accompagne du prolongement de la LGV entre Bordeaux et Dax.

Ce lundi 13 décembre, ce sera à la Région de délibérer en séance plénière, avant la communauté d'agglomération de Dax mardi, le conseil des Pyrénées-Atlantiques et la communauté d'agglomération d'Agen jeudi, puis la communauté d'agglomération Pays Basque samedi. Une semaine donc décisive pour le GPSO.

La séance plénière du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine réunira les 183 élus régionaux à l'Hôtel de Région de Bordeaux.

Pour ou contre le GPSO ? Les débats ont débuté à 10 heures. Chaque groupe politique doit s'exprimer sur le prolongement de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et Dax. La délibération qui doit valider les deux axes de prolongement et la participation de la Région de 710 millions d'euros,  est attendue vers 15 heures. Le dossier devrait être validé car Alain Rousset a la majorité dans l'hémicycle et sera suivi par le Modem qui soutient le projet depuis le début. Les élus EELV et le RN devraient voter contre. 

"Il y a comme toujours des procrastinations et des hésitations autour du projet. Alors bien sûr, on aurait pu espérer que l'Etat mette 60 % au lieu de 40 %, mais cette LGV est un vrai enjeu écologique. Nous sommes la seule région à n'avoir qu'une seule LGV, a déclaré le président de Région Alain Rousset vendredi 11 décembre au micro de France 3 Aquitaine, "j'appelle à la responsabilité des élus". 

Alain Rousset a réitéré son appel à la responsabilité dans un tweet posté lundi matin avant le début de la séance plénière.

Même appel de Geneviève Darrieussecq, la Landaise conseillère régionale et membre du gouvernement, en évoquant un "moment historique" pour la région. "J'appelle aussi à la responsabilité des élus pour l'avenir et une croissance différente. Ce projet apportera des solutions à nos concitoyens sinon il y aurait des fractures territoriales énormes", a déclaré l'élue Modem lors de la séance plénière.

Nicola Florian, pour le groupe LR, et lui aussi favorable, a parlé "d'aménagement du territoire et de solidarité entre territoires".

"Un projet absurde"

Les anti-LGV ont appelé à un rassemblement ce lundi de 9h30 à 10h30 à Bordeaux, sur l’esplanade de l’Hôtel de Région à l’occasion du vote par le Conseil Régional de la délibération sur le financement du projet GPSO. 

A 9h30, ils étaient environ 150 manifestants dont de nombreux élus venus de Lot-et-Garonne par bus. Ils contestent les coût du projet GPSO jugé "trop cher pour les collectivités". Le département de Lot-et-Garonne refuse toujours de participer à hauteur de 150 millions d'euros.

"Nous dénonçons l’absurdité d’un tel projet, en totale contradiction avec les urgences actuelles. Nous demandons la modernisation immédiate des lignes existantes et une gestion ferroviaire au service de tous"

Nicolas Thierry, vice-président EELV, a pris la parole lors de la séance plénière pour s'opposer au GPSO qui est à contre-courant du progrès et de l'environnement et des besoins des citoyens.

Un RER c'est plus écolo

L'option RER à Bordeaux est porté par la métropole de Bordeaux qui a validé sa participation de 354 millions d'euros, mais pour l'aménagement de 12 km de lignes au sud de Bordeaux, en espérant créer ce RER local grâce aux nouvelles voies LGV.
Très hostiles à cette nouvelle LGV au nom de l'environnement, les élus EELV avec en tête le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, ont dénoncé un "projet insensé". C'est le coût énorme qui fait grincer des dents.

Qui paiera quoi ?

A ce jour, les collectivités (régions, départements et agglomérations d'Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) devraient se partager le financement de 40 %, les 20 % restants étant complétés par des fonds européens dès lors que la LGV sera prolongée vers l'Espagne. La délibération du jour actera le prolongement entre Bordeaux et Dax et donc vers l'Espagne.

Au total, plus d'1,7 milliard d'euros doit être provisionné du seul fait des collectivités néo-aquitaines. Les tractations entre l'Etat et les collectivités sont toujours en cours.

L'Etat a fixé pour l'heure sa participation à 40 %. " Nous avons des espoirs de faire baisser la note des collectivités locales. Nous espérons que l'Etat portera sa participation à 60 % et l'Europe jusqu'à 40 % du coût, explique Renaud Lagrave vice-président en charge des mobilités, "si on regarde les autres projets de LGV notamment vers l'Italie. SNCF réseaux est par ailleurs appelée à participer au financement du GPSO". 

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