Grand froid et cultures gorgées d'eau inquiètent les maraîchers : "il ne faut pas que cela dure trop longtemps"

Toute la semaine, le pays va être traversé par une vague de froid. Maraichers et horticulteurs craignent les dégâts du gel. Dans les serres chauffées, la hausse du coût de l'énergie fait flamber les factures.

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A Eysines, les blettes bâchées d’Aurore Sournac se préparent. Ce lundi 8 janvier, les températures étaient négatives. Au lever du soleil, le thermomètre affichait -2°C, voire -3°C sur certaines communes girondines. Au-delà des températures annoncées dans les prochains jours, c’est l’humidité accumulée dans les sols qui l’inquiète davantage. "Il ne faut pas que cela dure trop longtemps", craint la productrice de légumes bios.

Des cultures déjà fragilisées par les inondations

Autre appréhension : des températures qui resteraient au-dessous de zéro sur l'intégralité de la journée. "Il ne faut surtout pas que ce soit des journées où cela ne dégèle pas du tout, car c’est là que cela fera le plus de dégâts. Cela serait problématique, les légumes ont déjà été impactés par les inondations. On a perdu sur de la carotte, du navet, du radis noir. Les légumes qui restent sont gorgés d’eau", souligne Aurore Sournac.

Le gel peut faire éclater les cellules et du coup amener d’autres dégâts.

Aurore Sournac

Maraîchère

Le froid pourrait aider à lutter contre les parasites

Ce qui se joue en ce moment pourrait bien avoir des répercussions sur les productions futures. Aurore Sournac cultive une quinzaine de variété de légumes par saison. Pour elle, si ce coup de froid ne dure pas, il pourrait même avoir des conséquences bénéfiques. Il pourrait permettre de lutter contre les parasites, toujours présents, alors qu’ils auraient dû disparaitre depuis plusieurs semaines. " Cela veut dire qu’ils peuvent encore se reproduire et pondre", craint la maraichère. "On va replanter début mars. Si on n’a pas de vague de froid qui arrive pour le printemps, ils seront déjà installés donc on sait qu’on aura une forte pression parasitaire pour l’été prochain ".

Assurer au minimum 10°C sous la serre

Installée à Sainte-Eulalie dans le nord Gironde, Valérie Léglise est horticultrice. Elle bénéficie d’un système de va-et-vient d’eau chaude. Les tuyaux alimentent des serpentins sous le gravier.  Ainsi, elle parvient à maintenir une température acceptable dans ses serres. " Déjà si on arrive à dix degrés, on est content", ironise-t-elle. "On fait ça déjà pour éviter que le système casse et puis certaines plantes ne supporteraient pas de descendre à zéro degrés. Après, on n’a pas de jeunes boutures qui nécessiteraient d’avoir 20 degrés minimum ".

46 000 euros de chauffage en 2023

Son entreprise, le GAEC de Loume, longtemps spécialisé dans le maraichage, s’est tourné vers l’horticulture dans les années 60. Et avec le recul, force est de constater qu’aucun hiver ne se ressemble. Et chacun fait face à une conjoncture économique différente. " En 2022, on a payé 22 000 euros de chauffage", détaille l'horticultrice. "Cette année à l’estimation, on est passé à 46 000 euros c’est-à-dire plus du double et en faisant très attention.

Si le coût du chauffage et de l’énergie continuent à augmenter, je pense qu’on sera obligés de fermer l’hiver et d’arrêter notre activité.

Valérie Léglise

Horticultrice

Disparition de certaines espèces ?

En attendant de prendre une telle décision, l’entreprise tente de s’adapter tout en faisant face aux impondérables. " Cette semaine, je reçois les plants de fraise et il va falloir chauffer un minimum, explique Valérie Léglise. Mais par exemple, on devait recevoir les géraniums cette semaine. On les a retardés d'un mois pour gagner quelques semaines en chauffage. On arrive au maximum de ce qu’on arrive à faire (…), constate la gérante de l'entreprise. 
"Après, la seule possibilité cela sera de fermer notre entreprise en décembre et janvier et février s’il le faut. Certaines variétés seront amenées à disparaitre au fur et à mesure", prévient-elle.

Selon les prévisions de Météo France les températures matinales seront négatives jusqu’au week-end du 13 janvier, allant parfois jusqu’à -5°C au réveil. Elles devraient redevenir positives dès le dimanche 14 ou lundi 15 janvier.

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