Grève au CHU de Bordeaux : "cet été s'annonce encore plus difficile que les précédents"

Le personnel soignant du CHU de Bordeaux en Gironde a entamé une grève illimitée mardi 28 juin. Les grévistes réclament des recrutements, une hausse des salaires, et s'alarment des 600 fermetures de lit annoncées par leur direction. C'est le plus grand hôpital de Nouvelle-Aquitaine.

Une grève générale et illimitée. Depuis ce mardi 28 juin, les soignants des trois établissements du CHU de Bordeaux (Pellegrin, Haut-Lévêque et Saint-André) sont appelés à cesser le travail, sous forme de débrayages réguliers. Une première en période estivale.

L'intersyndicale regroupant FO, la CGT et Sud Santé réclame des embauches, des réouvertures de services et des augmentations de salaire, alors que la sonnette d'alarme a déjà été tirée à plusieurs reprises sur la situation de l'hôpital. 

"Six cent lits fermés"

Pas moins de 600 lits doivent être fermés cet été, une aberration, pour Pascal Gaubert, représentant Force ouvrière au CHU. "Je suis au CHU depuis 1989, et  je n'ai jamais vu ça. Ces 600 lits seront fermés pour pallier à l'absentéisme et aux congés du personnel", rappelle-t-il, alors que de nombreux soignants déclarent déjà être rappelés pendant leurs repos et congés .

Six cent lits, cela représente quasiment 10% de la capacité de l'offre de soins au public du CHU.

Pascal Gaubert, représentant FO au CHU de Bordeaux

Source : France 3 Aquitaine

"Tous les secteurs sont en difficulté", poursuit le syndicaliste qui décrit un hôpital " à bout de souffle" et rappelle la situation des urgences, particulièrement touchées par les fermetures de lits dans tous les services.
"Lorsque les patients, qui sont à peu près stables, sortent des urgences, il faut les mettre dans les lits d'aval. Mais si les lits des différentes structures du CHU sont fermés les patients restent aux urgences, qui sont elles-mêmes saturées", poursuit-il.

"Cet été s'annonce encore plus difficile que les précédents"

Depuis le 18 mai, faute de personnel, les urgences de nuit de l'hôpital Pellegrin ne sont plus en libre accès. Seule une orientation par un médecin du Samu, contacté en appelant le 15, peut permettre aux patients d'y accéder.

Chef du pôle des urgences, Philippe Revel ne participe pas à la grève lancée par le syndicats, même s'il affirme en comprendre les raisons. "Nous attendons tous des réponses objectives aux questions posées, explique-t-il. Le problème est réel et les conditions de travail dans le service sont très mauvaises. Cet été s'annonce encore plus difficile que les précédents", s'inquiète-t-il au regard du déficit en personnel.

Interrogé sur les craintes d'une erreur médicale, possiblement liée à la situation particulièrement tendue au sein de l'hôpital, le Dr Revel se veut rassurant. "Bien sûr que ce risque existe.  On sait tous qu'on va travailler dans des conditions qui ne sont pas les meilleures. Mais ce risque n'est pas très important, car nous sommes avertis et faisons tout pour que cela n'arrive pas.

Ce n'est pas notre inquiétude principale. Nous, ce que nous voulons, c'est de pouvoir travailler dans les conditions que nous nous fixons habituellement

Dr Philippe Revel, chef du service des urgences de l'hôpital Pellegrin

Source : France 3 Aquitaine WEB

Un grand rassemblement mercredi 25 juin

Dans un communiqué l'Agence régionale de Santé reconnaît que la période estivale sera synonyme, à nouveau, d'un surcroît d'activité, avec un nombre de touristes importants et une hausse de la fréquentation. Mais elle assure avoir mis en place une nouvelle organisation, pour pallier ce "contexte de tension". Outre la régulation de l'accès direct aux urgences, elle rappelle avoir mutualisé certaines lignes médicales d'urgentistes, ou encore organisé l'implication de médecins généralistes au sein des urgences. Pas de quoi rassurer les établissements privés du département qui s'inquiètent de devoir absorber un flux de patients cet été, sans pour autant être en mesure d'anticiper son ampleur.

Des réponses également insuffisantes pour le personnel soignant, qui organise un grand rassemblement ce mercredi à 14h 15 devant la direction générale des hôpitaux à Talence. 

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