Immersion dans les châteaux viticoles au moment des vendanges des blancs

Côté châteaux fait sa rentrée avec un numéro consacré aux vendanges en blancs. Des vendanges plus tardives de deux semaines par rapport aux années de réchauffement climatique. Un millésime 2024 marqué par un début de saison difficile avec la pluie et les attaques de mildiou.

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Le jeudi 26 août, c’est le château Smith Haut Lafitte qui a donné le coup d’envoi de la première troupe de vendangeurs dans le Bordelais pour les vendanges en blancs à Martillac en Gironde.  Pour Fabien Teigen, son directeur général : " Ce n’est pas très précoce cette année, l’an dernier, on avait commencé une semaine à 10 jours plus tôt. L'année est un petit peu plus tardive et on commence sous quelques gouttes de pluie, ce qui nous rappelle les vendanges d’il y a 15 ans. "

" 2024 est un millésime sur lequel on a eu un printemps très humide, plutôt frais, donc un débourrement plus classique, avec une vigne qui a pris son temps pour pousser. Cette humidité s’est accompagnée d’une pression mildiou assez importante, c’est toujours compliqué de gérer le mildiou dans ces années humides.
L’utilisation des plantes, de la phytothérapie nous a bien aidé pour protéger nos plants, mais finalement, on s’en sort plutôt bien. Là, on a eu 15 jours de beau où il faisait froid la nuit et chaud la journée, donc c’est génial pour les maturations. Là, il pleut sur deux jours et le beau temps revient, mais c’est vrai qu’on a de plus en plus d’accidents et de chocs climatiques, c’est quelque chose assez difficile à gérer pour nous
".

En blanc, cela s’annonce très bien, on goûte des raisins avec de bons équilibres, on a des belles acidités, les aromatiques sont là !

Fabien Teigen

Château Smith Haut Lafitte


Au Château Carbonnieux, château fondé par les moines bénédictins au XIIIe siècle à Léognan, on temporise aussi pour démarrer, deux semaines plus tard que l’an dernier, avec un début des vendanges fixé au 2 septembre.

Un château, propriété de la famille Perrin, revenue d’Afrique du Nord en 1956 pour investir dans les Graves. Eric Perrin nous accompagne dans la vigne et goûte une dernière fois les raisins avant le coup d’envoi : " Sur ces sauvignons blancs, nos cépages les plus précoces, on s’est dit en début de cycle, on va avoir une avance terrible, et on a eu un printemps assez compliqué, et finalement, on se retrouve sur une date de vendange assez tardive. Au niveau qualité, on est relativement content : on n’a pas eu d’excès de chaleur, cela a permis de conserver fruit, acidité, ce que l’on aime sur ce type de vinification ".

C’est aussi l’occasion de découvrir la fabuleuse collection de voitures anciennes avec Eric Perrin dans ses chais depuis une Phaeton Wacheux de 1904 en passant par des modèles Peugeot ou Citroën des années folles entre 1920 et 1930 : " Des marques uniquement françaises, produites dans la période de l’entre deux guerres, on a sillonné avec mon père la France en long en large et en travers pour les trouver et les charger avec une voiture et une remorque et cela restera un souvenir merveilleux ! " 
" C’est fantastique et très rare ", commente un touriste américain présent.

Des blancs typiques dans l'Entre-deux-Mers

Gros plan également dans l’Entre Deux Mers, grande région productrice de blancs avec les producteurs rencontrés à la Maison du Vin de l’Entre Deux Mers à La Sauve, mais aussi au château du Grand Verdus à Sadirac.

Thomas le Grix de la Salle nous accueille dans ce fabuleux château Renaissance et nous dévoile sa prochaine récolte : " On est sur une parcelle de sauvignons blancs qu’on va vendanger très prochainement, des sauvignons très purs, très aromatiques, avec un été magnifique, avant de continuer avec l’autre cépage bordelais les sémillons. "

À la boutique, on retrouve en pleine dégustation des Australiens qui ont participé aux JO : " C’est délicieux, on adore, on a beaucoup de vin aussi en Australie ".
" Ici, ils peuvent découvrir notre blanc classique assemblage de sauvignon et sémillon, et ensuite, on a trois vins différents en monocépage sémillon, sur des jeunes vignes et des vieilles vignes, élevés en cuve béton, en fût ou en cuve inox, des vins d’apéritif ou de gastronomie… "

Au pied de l’Abbaye de la Sauve, Frédéric Roger nous parle de cette grande région de l’Entre-Deux-Mers : " C’est une région historique de production de blancs secs, ce sont 9 millions de bouteilles produites par an en appellation Entre-Deux-Mers ".

Parmi les 300 vignerons et 1500 hectares, Stéphane Defraine du château de Fontenille : " On a une réelle typicité dans nos vins ! "

On a la chance d’avoir des terroirs avec des terrasses profondes et sèches, c’est vraiment le top et notamment dans le cadre du réchauffement climatique.

Stéphane Defraine

Château Fontenille

Thibaut Paillet, jeune vigneron du château Chardavoine, complète : " Je me suis installé il y a deux ans, j’ai repris la propriété familiale d’une superficie de 40 hectares, on aime porter cette appellation car les gens aiment porter les vins blancs d’Entre-Deux-Mers. "


Bordeaux produit aujourd’hui 56 millions de bouteilles en blancs, soit 11% du volume total. Une véritable carte à jouer dans cette crise viticole qui frappe le bordelais et notamment la consommation de vins rouge. 

 

Les blancs de Pessac-Léognan, possibles millésimes de garde

Au Domaine de Chevalier où Olivier Bernard, son propriétaire nous confie déjà : " Un grand vin provient d’un grand fruit et un grand fruit provient d’un grand terroir, avec des pieds de 30 ans ici, enraciné sur 10 à 15 mètres en profondeur, cela va traduire l’ADN du sol, avec des oligoéléments et minéraux déposés là, il y a des millions d’années… Et on va ramasser aussi le juste fruit à sa juste maturité. "

Olivier Bernard qui en est à plus de 40 millésimes signés de sa patte précise que ces grands vins blancs de Pessac-Léognan s’apprécient aussi sur la longévité, mettant en parallèle sur sa dégustation un millésime 2021 et un millésime 2015 : " Les grands vins blancs vieillissent aussi bien quelques années parce qu’ils vont perdre ces arômes primaires pour se bonifier avec des arômes secondaires et tertiaires, d’une bien plus grande complexité, des vins qui, jeunes, peuvent se boire à l’apéro et quand ils ont 15-20 ans vont être des vins de grande gastronomie."

Ce qui fait la grandeur d’un vin, c'est sa surprise et son émotion…

Olivier Bernard

Domaine de Chevalier

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

► Côté chateaux, une émission réalisée par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière à voir sur France 3 NOA jeudi 19 septembre à 20h40 et en replay sur la plateforme france.tv.

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