Les présidents des départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne demandent à la préfète de la Nouvelle-Aquitaine de réunir des Etats généraux pour évoquer l'avenir de la forêt des Landes de Gascogne.
C'est un courrier commun, écrit par Jean-Luc Gleyze, Xavier Fortinon et Sophie Borderie. Les trois élus socialistes, présidents de départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne ont pris la plume pour écrire à Fabienne Buccio, la préfète de la Nouvelle-Aquitaine.
Ils reviennent sur les deux incendies qui ont décimé la forêt en Gironde, détruisant 20 800 hectares à la Teste-de-Buch et à Landiras. Et demandent à la préfète d'organiser à l'automne la tenue de d'"Etats généraux du massif des Landes de Gascogne."
Un retour d'expérience
"Il y aura désormais un "avant" et un "après" " , écrivent-ils, appelant de leurs vœux à un "retour d'expérience". Les questions de la fixation des dunes, de l'assainissement des zones marécageuses, de l'avenir de l'activité économique du territoire et de ce patrimoine "bâti, naturel, culturel irremplaçable" devront être abordées.
Mais, estiment les élus, ce retour d'expérience devra aussi répondre "aux questions de l'après". "C’est-à-dire de la montée du risque lié au réchauffement climatique et à l’évolution démographique de nos territoires".
Il faudra prendre acte des paramètres nouveaux qui se sont imposés à nous de façon inéluctable, qui ont contribué à l’ampleur des incendies, et qui témoignent du dérèglement climatique : une température caniculaire, un degré d’hygrométrie excessivement bas, une végétation asséchée par un hiver et un printemps insuffisamment humide, des vents tournants et imprévisibles.
Jean-Luc Gleyze, Xavier Fortinon, Sophie BorderieLettre ouverte à la préfète de la Nouvelle-Aquitaine
Accessibilité du massif et moyens des SDIS
De même, "nous devrons parler du rapport entre urbanisme et forêt, d’organisation de l’espace, des dessertes du massif, de son accessibilité, de replantation et d’entretien forestier", écrivent les présidents de départements.
Quelques jours après les départs de feu, Jean-Luc Gleyze et Xavier Fortinon avaient, dans une lettre ouverte, interpellé Emmanuel Macron au sujet de l'insuffisance des moyens aériens, dans la lutte contre les incendies.
Tous deux regrettaient qu'aucun avion bombardier ne soit en alerte sur les bases du sud-ouest depuis plusieurs années. De son côté, la présidente du département du Lot-et-Garonne Sophie Borderie avait déjà proposé de faire de l'aéroport d'Agen un poste d'accueil des moyens aériens de la sécurité civile.
Une question qui doit être abordée de manière "sincère et objective", écrivent les trois élus socialistes qui demandent également à ce que la question des moyens des SDIS, "notamment dans les départements girondins et landais qui (...) constatent un taux de croissance démographique conséquent", ne soit pas éludée.