Les inondations continuent de se multiplier en Gironde et en Dordogne. École fermée, routes coupées, les départements s’adaptent, avant la décrue qui devrait débuter en fin de semaine. De son côté, le Béarn et en alerte depuis ce matin.
En quelques semaines, 370 mm de pluie sont tombés en Gironde et en Dordogne, soit le tiers des précipitations annuelles. Ces fortes précipitations ont fait déborder l’Isle et la Dronne, engendrant des inondations, principalement en Dordogne et dans le Libournais.
L'Atlantide libournais
Depuis ce mardi 12 décembre, la commune de Sablons est encerclée. À la confluence entre l’Isle, la Dronne et le Lary, la commune a les pieds dans l’eau. Ce mercredi matin, la dernière route accessible du village a été inondée, rompant totalement l'accès au bourg.
Pour éviter d’être complètement coincés, les habitants ont dû déplacer leurs véhicules dans un endroit sauf, où ils se rendent, armés de leurs bottes, pour emprunter leurs trajets domicile-travail.
Jusqu'à 3m d'eau recouvrent désormais le village. "Là, on est au même niveau que la crue de 2021", rappelle le maire de Sablons, Jean-Claude Abanadès.
L’eau qu’on récupère vient de Charente, Charente-Maritime et Dordogne. Elle arrive de l’amont et c’est elle qui nous embête, pas vraiment la pluie en elle-même.
Jean-Claude Abadanèsmaire de Sablons
L’école de la commune a également été fermée par prévention. “Il n’y a pas d’eau dans les classes, mais les alentours ont au minimum dix centimètres d’eau. On ne voulait pas traumatiser les enfants”, indique le maire de la commune.
Le centre associatif Tandem a été évacué dans la nuit. Des dégâts mineurs, mais dans les champs, la vigilance est de mise. Les vaches d’un agriculteur ont été sauvées des eaux, leur champ englouti sous près d’un mètre d’eau.
Culture du risque
Dans le secteur, habitué aux inondations, l’eau devrait encore monter jusqu’à ce soir. La décrue est attendue dès vendredi, plusieurs jours après la fin des précipitations, ce soir
Ici pourtant, tout le monde est alerté des risques. “Les maisons sont construites en hauteur, les anciens connaissent bien la problématique et les nouveaux habitants sont toujours informés avant leur achat”, précise le maire de Sablons.
En Gironde, le Libournais ainsi que le Médoc et la Haute-Gironde sont partiuclièrement touchés par ces débordements. Au total, 58 routes sont coupées dans le département.
Jaune-orange
En Dordogne, les crues sont aussi habituelles à cette période de l'année. Plus en hauteur que leurs voisins libournais, les rivières commencent déjà à redescendre par endroit. Seule la Dronne reste entièrement en vigilance orange.
L’Isle, la Vézère et la Dordogne affichent désormais du jaune sur leur tronçon en amont. “Les pluies d’hier et celles plus modérées prévues aujourd’hui pourront entraîner de nouveaux débordements, toutefois moins importants que ceux observés jusque-là”, indique la préfecture, dans un communiqué diffusé ce mercredi 13 décembre, à 13h.
Dans le département, une trentaine de routes départementales restent encore impraticables, entre les inondations et les éboulements provoquées par la fragilisation des sols dues aux fortes pluies.
La cuvette bordelaise
À Bordeaux, si les intempéries ne provoquent pas de tels débordements, c’est notamment grâce à l’anticipation de la métropole. En 2002, le bassin de rétention de la Grenouillère, situé dans le quartier du Grand Parc, voit le jour. Aujourd’hui, il capte les pluies de plus 170 hectares aux environs. “On a toute une série de petits cours d’eau qui vont vers le port, et quand pleut, ces cours d’eau amènent des quantités d’eau énormes', explique Nicolas Gendreau, directeur général de la Régie de l'eau de Bordeaux Métropole.
Toute cette eau se dirige vers le fond de cuvette, c'est-à-dire, le centre historique de Bordeaux.
Nicolas Gendreau,directeur général de la Régie de l'eau de Bordeaux Métropole
Avec ses 60m de diamètre et ses 24 m de profondeur, le bassin peut récupérer jusqu’à 65 000 m3 d’eau de pluie, qui, une fois dépollués, seront reversés dans la Garonne.
Après la pluie, l'orage
En Béarn, la commune de Salies est sur le qui-vive. Depuis ce matin, l'eau monte doucement tandis que les orages tonnent dans le secteur. Plusieurs routes sont déjà inondées dans le secteur, ainsi que certaines zones de la commune.
De son côté, la municipalité a demandé aux conducteurs de certains véhicules stationnés dans les parkings de la ville de les déplacer, du fait de leur potentielle inondation. "Les services de la mairie restent vigilants quant à l'évolution de la situation", indique-t-elle.