Réunis à l'appel de La France Insoumise, les militants ont manifesté devant la permanence du député RN à Pauillac après ses propos jugés racistes à l'Assemblée.
C'est pour défendre l'image de sa région qu'elle est là aujourd'hui. Conchita Simbron est venue dimanche matin 6 novembre, pancarte à la main, demander la démission de Grégoire de Fournas à Pauillac. Elle ne veut pas que la sortie du député du Rassemblement National n'entache l'image de tout le Médoc."Je ne supporte pas que les propos de ce Médocain soit banalisés, que le Médoc se résume à ces propos-là", raconte cette infirmière libérale à la retraite. "Je veux que notre Médoc reste solidaire et humaniste", a-t-elle clamé devant la permanence du député RN.
Grégoire de Fournas s'était illustré jeudi après-midi à l'Assemblée nationale en lançant "Qu'il(s) retourne(nt) en Afrique !" à un député LFI noir qui posait une question au gouvernement sur la politique migratoire. Il a par la suite précisé qu'il parlait du bateau et des migrants, ce qui n'a pas empêché le tollé dans la classe politique et au-delà.
En réaction, environ 70 personnes se sont rassemblées ce dimanche matin devant la permanence du député RN à Pauillac, à l'appel de LFI. Parmi eux, des militants communistes ou insoumis. Olivier Maneiro était le candidat de la Nupes aux élections législatives dans la 5ᵉ circonscription de Gironde contre Grégoire de Fournas en 2022. L'ex-candidat condamne les propos "intolérables" de Grégoire de Fournas.
On a vu son profil Twitter et Facebook, ça fait des années que c'est comme ça. On le sait nous en Médoc. Par contre, avoir amené cette parole raciste au sein de l'assemblée nationale, c'est pour nous un cap qui a été franchi.
Olivier Maneiro, ex-candidat Nupes en MédocFrance 3 Aquitaine
Appel à sa démission
Après sa sortie, Grégoire de Fournas a été sanctionné par l'Assemblée nationale vendredi 4 novembre. Il a écopé de la plus lourde sanction possible, c'est-à-dire l'exclusion du Palais Bourbon pendant 15 jours et la privation, pendant deux mois, de la moitié de son indemnité parlementaire.
Le député du Médoc s'est défendu en affirmant que ses propos n'était "pas racistes, mais politiques". Il s'est également interrogé sur les futurs débats au sein de l'hémicycle.
Est-ce qu'on aura encore le droit de critiquer la politique migratoire ? C'est une grave dérive contre la liberté d'expression.
Grégoire de Fournas, député RN de la GirondeFrance 3 Aquitaine
"Je n'ai pas à m'excuser pour des propos pour lesquels j'ai été élu", a par ailleurs précisé l'élu du RN. Au rassemblement à l'appel de la France Insoumise ce matin à Pouillac, les militants demandait sa démission. "Si, comme il le prétend, la majorité des Français pensent ce qu'il a dit, alors qu'il remette son mandat en jeu et qu'il demande aux électeurs médocains de valider ses propos.", a exigé Olivier Maneiro. Pas sûr que l'intéressé l'entende de cette oreille.