Jouets de Noël : et si cette année on consommait autrement, made in Aquitaine ?

Chaque année, nous échangeons beaucoup de cadeaux sous le sapin et parmi eux, beaucoup de jouets. Et si, comme pour nos courses quotidiennes, on consommait nos jouets autrement selon le principe : local, recyclable voire vertueux ?

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Avec le reconfinement, beaucoup de magasins, et forcément de jouets, ont dû fermer le 28 octobre. Beaucoup ont voulu anticiper leurs achats de Noël et certains se sont enquis du sort de leurs petits commerçants locaux. "Ils s'inquiétaient un peu pour nous" nous explique Eric Delaporte.
Lui qui sait de quoi il parle car il est "presque né dans un magasin de jouets". Il tient avec son épouse la boutique "l'école buissonnière" depuis dix ans à Bordeaux. Y faire un tour participe déjà au rituel de Noël pour des familles avec de jeunes enfants.
"Beaucoup d'ailleurs regrettent de ne pas pouvoir venir dans la boutique" en ce moment.

Acheter local 

Mais en attendant, il explique que le call-and-collect "a bien fonctionné". Effectivement, "beaucoup nous ont dit ne pas vouloir faire leurs commandes sur internet "chez qui-vous-savez". "Il y a une petite tendance". Les habitués ont été très présents, "il faut dire qu'on avait aussi prévu une opération commerciale" qui leur était destinée.

Et même si c'est déjà une habitude chez les grands-parents de s'y prendre à l'avance, "c'était aussi le cas pour les jeunes parents qui ne voulaient pas se retrouver coincés selon comment la situation évolue ". Il fait bien sûr référence aux suites de ce reconfinement.
D'autres ont fait la démarche d'appeler et retirer leur commande en boutique justement du fait du contexte difficile, dont un monsieur avouant presque "ça fait dix ans que j'achète les jouets sur internet, mais je viens chez vous aujourd'hui"...
Mais comme le dit, avec philosophie Eric Delaporte : "les déclarations d'amour n'engagent que ceux qui les font..."

Et si on louait des jouets ?

Avec un peu d'expérience, dans toutes les familles, on assiste parfois au triste sort des jouets finissant délaissés dans le coin d'une cour ou à la poubelle une fois l'attrait de la nouveauté passé.
Sont-ils des jouets plaisir, éducatifs, favorisant la réflexion ou l'échange entre enfants ou en famille?
Quoi qu'il en soit ce "rôle" évolue très vite avec la croissance de l'enfant. Alors pourquoi ne pas louer ces jouets ? C'est ce que propose le site borlelais petitemarelle.fr. " Le 1er concept de location de jouets éducatifs", créé par deux amis Baptiste Hasbouck et Adrien Valentin qui s'étaient rendus compte du paradoxe du jouet, en regardant leurs neveux, les enfants de leurs amis. 
Petite Marelle propose de changer notre point de vue, et pourquoi pas à l'occasion de Noël ? Car finalement "l'usage du jouet est plus important que la propriété". Le concept se veut éco-responsable, ils l'affirment : "louer les jouets, c'est éviter le gaspillage" en donnant  "plusieurs vies aux jouets éducatifs" ! 


L'idée est simple : un abonnement vous permet de choisir 5-10 ou 15 articles dans une box. Celle-ci viendra à vous via le réseau de points relais. Un abonnement coûteux puisque c'est entre 19,50 et 42 euros par mois mais qui permet de renouveler l'intérêt de votre ou de vos bambin(s) et d'accompagner sa curiosité, sa croissance.
Vous profitez en famille de tous ces jouets et pouvez renouveler l'opération trois mois plus tard en renvoyant cette box contre une nouvelle avec les jeux de votre choix (les frais de casse, l’envoi aller-retour et le nettoyage sont prévus).

40 000 000 : c’est le nombre de jouets jetés par an, juste en France.

ekojouet.org

Après quelques années à faire leurs armes, les deux co-fondateurs  se décident, à 36 ans, à se lancer dans l'aventure en créant, fin 2019, le site Petite marelle, accompagnés par la pépinière Business Nursery de l'école Kedge et Unitech à Bordeaux.
Un an déjà qu'ils y travaillent dans un contexte particulier qu'a été cette année 2020. Pourtant, ils commencent à tirer leur épingle du jeu avec plus d'un milliers d'abonnements tant chez les particuliers que parmi les professionnels de la petite enfance, même si la période de confinement les a quelque peu freiné dans leur lancement.

Lutter contre le gaspillage

Pour l'instant, le site propose près de 400 références soit autour de 5000 jouets qui ont été identifiés selon l'âge des enfants mais surtout  leurs différents intérêts pédagogiques (apprentissage, motricité, ...).
Ils ont eu recours à l'expertise amicale de deux professionnelles, l'une responsable pédagogique dans une école de type Montessori et l'autre, auteur et conférencière spécialisée, pour accompagner les clients dans leurs choix.

Une démarche soucieuse de lutter contre le gaspillage et solidaire. Car le stock de jouets est nettoyé, répertorié par les travailleurs de l'ESAT (Etablissement et service d'aide par le travail) dans un entrepôt d'Artigues près Bordeaux. Une collaboration qui satisfait pleinement le duo d'entrepreneurs. Et c'est donc d'ici, en Gironde, que sont préparés les commandes qui seront, qui sait ? au pied du sapin cette année.

Un jeu de stratégie écologique

Acheter local c'est limiter le voyage des jouets à travers la planète, mais c'est aussi reconnaître la création, les savoir-faire régionaux. Des jeux sont imaginés et/ou fabriqués en Aquitaine. En voici un exemple avec "Terrabilis", un jeu de plateau créé par Sylvain Hatesse, qui vit à Halsou au Pays basque, près de Cambo-les-bains.
Au départ, il n'est pas un professionnel des jeux de société. C'est sa fibre écologique qui l'a amené à mettre au point ce jeu. Et surtout sa profession de "facilitateur", comme il se plaît à dire, formateur et animateur de démarches participatives autour du développement durable (Ecofocus). Ses interlocuteurs sont habituellement des étudiants, des professionnels, des élus.

Rapidement, dans les forums, les réunions, on se retrouvait entre nous, tous des écolos-convaincus..." "Je me suis demandé comment atteindre ceux qui ne se sentaient pas concernés.

Sylvain Hatesse - créateur du jeu Terrabilis -



Et dès 2007, il commence à penser à ce jeu, qu'il baptise "Terrabilis" pour "rendre le sujet du développement durable aussi facile d’accès qu’une simple partie de Monopoly" et aider "à comprendre et relier les notions d’économie, d’écologie, de qualité de vie, de solidarité… le tout en s’amusant !"

Success Story made in Pays basque

Ainsi, en 2011, naît une première version du jeu Terrabilis en 2000 exemplaires. Il faut croire qu'il est trop tôt: avec 500 boîtes écoulées, le jeu ne trouve pas son public. Une autre tentative en version jeu vidéo, gratuit en ligne, voit le jour en 2015, dans le sillon de la Cop21, soutenue par des partenaires dont le ministère de la culture. Une version vidéo qui marche sans plus. Sylvain est déçu même s'il n'était que moyennenement convaincu par le numérique...
Quelques années plus tard, en 2016, on commence à lui reparler de son jeu de plateau. Il s'attache alors à aller au devant de son public, interrogeant tant les familles que les adeptes du genre et il opère près de 80 changements du format à l'ergonomie en passant par les règles du jeu tout en maintenant un packaging eco-responsable.
En 2017, voici la dernière version éditée une première fois à 3000 puis encore et encore. Cette fois, elle se vend à plus de 10 000 exemplaires et aujourd'hui encore notamment chez Joué Club mais également des site engagés comme le mouvement des colibris ou la ligue de protection des oiseaux (LPO)...

En savoir plus sur le site Terrabilis

Le jeu expliqué par les enfants (vidéo diffusée sur Gulli) >>>

 

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