Ce mardi 5 novembre, Auchan annonçait la suppression de 2 400 emplois en France. À Bordeaux, les magasins de Mériadeck et Bordeaux-lac sont concernés : 26 postes vont être supprimés. Dans les allées des deux enseignes, la déception est omniprésente.
L’ambiance est lourde, pesante ce mercredi 6 novembre. Au lendemain des annonces du groupe Auchan de supprimer plus de 2 000 postes sur tout le territoire français, les salariés ne cachent pas leur déception. “On est très très déçus. C'est la fin de l’année, juste avant les fêtes de Noël. Je pense que c’est un mauvais calcul de la part d’Auchan de faire ces annonces en novembre. Il ne va pas falloir s’attendre à de la joie”, souffle Daniel Bruand, élu syndical CFDT au CSE d’Auchan Mériadeck.
Vendeurs électroménager
Dans le Sud-ouest, 26 postes seront supprimés, uniquement dans les hypermarchés de Mériadeck et Bordeaux-Lac. “C’est un chiffre auquel on s’attendait par rapport à ce qui avait été dit en amont”, reconnaît Daniel Bruand.
Il s’agit essentiellement des vendeurs conseils en électroménager ou téléphone. Ce chiffre représente environ 3 % de la masse salariale des deux enseignes. “On s’est battu, on a fait notre travail. Et là, sous prétexte que ça va mal, on licencie, on ne peut pas l’accepter”, tempête le représentant syndical.
Des débrayages sont d’ailleurs envisagés même si pour l’heure aucune décision ferme n'a été prise.
Pour autant, pas question de parler, à l'heure actuelle, de licenciement. “Ce sont des suppressions de poste. À partir du 15 novembre, on va savoir quelles sont les aides mises en place : des départs volontaires, des reconversions”, liste l’élu du CSE de Bordeaux.
"Où est passé l'argent ?"
Dans les allées des supermarchés, la déception laisse rapidement place aux interrogations. “Ça fait 36 ans que je suis dans ce groupe. Nous avons eu de très belles années, mais ça fait dix ans qu’on voit que ça ne fonctionne pas au niveau national”, regrette Daniel Bruand.
On a eu 17 directeurs différents en 24 ans. Dans ces conditions, on ne peut pas faire grand-chose.
Daniel Bruand,Elu syndical CFDT Auchan Mériadeck
Des questions qui ont germé jusque dans la tête du Michel Barnier, le premier ministre. Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale, organise ce mardi 5 novembre, il s’est interrogé sur les aides étatiques versées à l’enseigne. "J'ai le souci de savoir ce qu'on a fait, dans ces groupes, de l'argent public. Nous allons poser des questions et nous saurons si l'argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer des leçons", a annoncé le Premier ministre.
À Bordeaux, la question résonne comme un écho.“J’ai été étonné de la question du Premier ministre et en effet, on aimerait bien savoir où est passé cet argent, parce qu’ils ont touché beaucoup”, complète Daniel Bruand.
Le distributeur nordiste Auchan a présenté mardi à ses représentants du personnel un projet de plan social menaçant un total de 2.389 emplois en France, via notamment la fermeture d'une dizaine de magasins
— franceinfo (@franceinfo) November 5, 2024
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Le distributeur Auchan, propriété de la famille Mulliez, a reconnu ce mardi 5 novembre des difficultés économiques, notamment une perte dette de près d’un milliard d’euros, les six premiers mois de 2024. Pour endiguer le problème, le groupe a donc annoncé un plan social massif qui concerne 2 389 emplois et la fermeture d’une dizaine de magasins. Le plan social devrait être mis en place du 5 mars au 5 avril, à l’issue des négociations avec les représentants du personnel et la direction.