L'ARS accepte de revoir, sous condition, les subventions du planning familial de la Gironde

L'Agence Régionale de santé demande en contrepartie de modifier ses actions de prévention dans les écoles. La baisse des subventions envisagée initialement menaçait deux emplois sur les sept que compte le planning familial de la Gironde.

Cette décision avait été annoncée à l'association lors d'une réunion de travail avec l'ARS, en début d'année. Son principal financeur, l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS), envisageait de diviser sa contribution par deux et invitait les salariés à réorienter leurs actions. Elle prévoyait de passer d'une subvention de 170 000 euros à 81 000 euros par an. Deux des sept emplois que compte le Planning familial de la Gironde étaient ainsi menacés. Les salariés, soutenus par des militants, se sont donc mobilisés face à cette annonce. Ils ont fini par obtenir gain de cause, mais sous condition.

"Des programmes prouvés scientifiquement"

Le message a été reçu par la direction de l'ARS qui a accepté de revoir à la hausse le montant de ses aides à 136 000 euros, mais en contrepartie, elle demande à l'association de modifier ses actions de prévention dans les écoles. "On veut utiliser des programmes qui sont prouvés scientifiquement quant à leur efficacité en termes de santé publique", explique Cécile Tagliana, directrice générale adjointe de l'ARS de la Nouvelle-Aquitaine. "C'est quand même un gros changement d'essayer d'être plus efficace. Parce que cela impose, à la fois pour nous, pour les opérateurs et pour l'éducation nationale qui accueille, de changer de méthode en fait".

"Déjà, avec la somme allouée, on ne fait pas face aux demandes de la société" (Planning familial)

L'association de défense des droits et d'éducation à la sexualité joue un rôle fondamental. Elle délivre des conseils sur la contraception et l'accès à l'IVG, elle sensibilise aussi aux infections sexuellement transmissibles, mais aussi accueille des hommes et des femmes sur des sujets sensibles comme la dénonciation des violences.

"De l'argent, il y en a, dans les caisses de l'ARS", scandaient les manifestants devant les locaux de l'ARS ce vendredi 12 juillet. Un slogan visiblement entendu. "Le planning familial, c'est vraiment un service d'utilité publique", alerte Marie Godard une militante. Après plus de 60 ans d'existence, cette perte des subventions aurait-elle pu mettre l'association en danger ? Une évidence pour Annie Carraretto coprésidente cette institution qui œuvre dans le médico-social. "Les demandes du public sont importantes", rappelle-t-elle.

Déjà avec la somme allouée on ne fait pas face aux demandes de la société sur les sujets que l'on traite.

Annie Carraretto (Planning familial)

"Il faut y aller plus progressivement que ce qu'on avait imaginé" (ARS)

L'ARS rappelle qu'elle finance à hauteur de plus d'un million d'euros par an les plannings familiaux de toute la région. Une subvention qui aurait selon elle augmenté de 50 % entre 2021 et 2023. "C'est vrai qu'en 2024 on est en train de commencer à appliquer une nouvelle politique sur uniquement les actions de prévention et de promotion de la santé", dit Cécile Tagliana, directrice générale adjointe de l'ARS de la Nouvelle-Aquitaine. "Pour cela, on comprend bien qu'il faut y aller plus progressivement que ce qu'on avait imaginé. On va réaugmenter notre décision pour la subvention de 2024. On a fait une première marche dès mercredi pour revenir quasiment à la subvention de l'année dernière (...). Et on va faire une deuxième marche la semaine prochaine".

Il faut encore qu'on discute les détails.

Cécile Tagliana (ARS)

Une convention d'objectifs et de moyens devrait être signée la semaine prochaine entre les deux parties. Mais pour les militants du planning familial, qui restent vigilants, le combat est loin d'être terminé.

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