Les élus de la région Nouvelle-Aquitaine se sont prononcés ce lundi en faveur de la création du Grand projet ferroviaire du Sud ouest, qui doit voir le prolongement de la LGV vers Toulouse et Dax.
"Le projet GPSO" est adopté à une très large majorité". C'est avec ces mots que, peu après 18h30 ce lundi, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine a salué le vote à main levée en faveur du projet Grand projet ferroviaire du Sud ouest.
Après de longues heures de débat, Alain Rousset en avait appelé "à la responsabilité et à la gravité". "Effectivement, il y a des inquiétudes sur les territoires traversés. Je pense que tout ça cela sera non seulement compensé, mais largement réparé", avait-il ajouté.
Un Oui majoritaire
Les élus du Conseil régional se sont réunis en séance plénière dès 10 heures pour discuter du financement du Grand projet ferroviaire Sud Ouest, le GPSO. Des débats qui auront duré toute la journée, autour de la participation de la région de la Nouvelle-Aquitaine à un établissement public local pour financer et mettre en œuvre la LGV entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et Dax, puis l'Espagne.
"Hub" européen
Le Oui qui l'a emporté, était porté par le président socialiste Alain Rousset, mais aussi soutenu par le groupe Centre et Indépendants, ou encore les élus Les Républicains de Nicolas Florian. "Nous devons être au rendez-vous de l'Espagne. Comment ne pas rêver d'une capitale régionale qui devient le hub ferroviaire de notre région?", s'est interrogé l'élu LR Christophe Duprat.
"Moi, je serai redevable à la jeunesse de notre région, a soutenu de son côté Renaud Lagrave (Parti socialiste – Place publique-Apparentés), en charge des mobilités à la région. Qu'on arrête un peu avec l'égoïsme. Il y a un ancien maire de Mont-de-Marsan, en 1830, qui avait dit 'je ne veux pas de train chez moi'. On en paie encore aujourd'hui les conséquences", a-t-il poursuivi.
Moi, je vous le dis, on ne sera pas à ce rendez-vous qui dit : on ne veut pas de nouveau train sur la Nouvelle-Aquitaine. Il en va de l'avenir de notre territoire.
Renaud Lagrave, vice-président de Nouvelle-Aquitaine, en charge des mobilités
Un financement qui suscite l'inquiétude
Le projet avait également les faveurs des élus communistes , même si des inquiétudes subsistent quant à la répartition du financement. Le chantier, estimé à 14 milliards d'euros, sera financé à hauteur de 40 % par l'État, qui doit débloquer 4,1 milliards pour la ligne Bordeaux-Toulouse, mais ne s'est pas encore engagé sur Bordeaux-Dax.
Les collectivités-régions, départements et agglomérations d'Occitanie et Nouvelle-Aquitaine devraient se partager le financement de 40%, les 20% restants étant complétés par des fonds européens.
"La bataille ne fait que s'ouvrir"
"Personne ne nous fera croire que le financement qui est proposé est juste. Et nous le disons avec toute la détermination qui est la nôtre : la bataille sur le financement ne fait que s'ouvrir et nous la mènerons, afin que l'Etat joue tout son rôle", a souligné Frédéric Mellier, élu du goupe communiste, écologique et citoyen.
"La LGV est un atout pour la région et nous souhaitons la voir réalisée dans un futur proche, a assuré de son côté l'élu RN et apparentés, Jacques Colombier. Concernant la création de l'établissement public, nous savons que son corollaire sera la mise en place de taxes nouvelles sur les particuliers et les professionnels riverains des gares. Cette disposition n'est pas, à notre avis acceptable", a-t-il déclaré.
Pour les écologistes, fermement opposés au projet et qui se disent convaincus qu'il existe une alternative, la conseillère Maryse Combres s'est interrogée sur les chiffres de la fréquentation des futures lignes. "Quel déni de démocratie. Qui peut voter, les yeux fermés sur des éléments dont on n'a pas eu connaissance?", s'est-elle indignée.
Semaine décisive
De nombreuses collectivités de Nouvelle-Aquitaine se prononcent en cette fin d'année sur leur projet de ligne à grande vitesse. Les départements de la Gironde et du Lot-et-Garonne ont déjà refusé toute participation financière. Ce mardi, c'est la communauté d'agglomération de Dax qui doit délibérer avant la communauté d'agglomération d'Agen jeudi, puis la communauté d'agglomération Pays Basque samedi.