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La start-up bordelaise Fermes en vie facilite l’installation de la nouvelle génération d’agriculteurs

La jeune pousse, créée en 2020 et agréée entreprise solidaire d’utilité sociale, rachète, grâce à du financement citoyen, des exploitations qui seront proposées à la location, avec option d’achat, aux porteurs de projets agroécologiques.

Le monde agricole en chiffres

Les agriculteurs sont vieillissants. Âgés en moyenne de 51,4 ans en 2020, les exploitants agricoles constituent la catégorie socio-professionnelle la plus âgée, l’âge moyen de la population active étant de 40,5 ans. La moitié des fermes françaises est dirigée par des exploitants âgés de 55 ans ou plus. D'ici à 2030, un agriculteur sur deux pourra prétendre à la retraite.

La France compte de moins en moins d’exploitations. Tous les territoires sont concernés par la baisse du nombre d’exploitations, excepté la Corse et la Guyane.  Selon le recensement agricole, on en comptait 416 400 en 2020, soit 20% de moins qu’il y a 10 ans.

Dans une grande façade ouest, le nombre d’exploitations en Normandie, Bretagne, Pays de la Loire  et Nouvelle-Aquitaine se réduit plus fortement que dans les Hauts-de-France, l’Île-de-France ou l’ancienne Champagne-Ardenne.

Comment aidez-vous les jeunes agriculteurs à s’installer ?

L’accès au foncier est un frein majeur, car de plus en plus de gens qui cherchent à s'installer ne sont pas des enfants d'agriculteurs (environ 2/3) et l'acquisition d'une ferme coûte très cher, souvent plusieurs centaines de milliers d'euros auxquels s'ajoutent encore quelques centaines pour l'équipement, le matériel... On les aide donc en organisant et finançant l'acquisition du foncier pour ensuite le leur mettre à disposition sous forme de location avec option d'achat. Cela leur permet de pouvoir se concentrer sur les investissements productifs (matériel, équipement, stock, BFR...). La location long terme leur offre une sécurité et l'option d'achat une certaine flexibilité. Et même pour ceux qui auraient pu obtenir un prêt, l'intérêt de cette solution réside aussi dans le fait de baisser les charges de l'agriculteur sur ses premières années d'installation. 

À quoi aspirent aujourd'hui les nouvelles générations d’agriculteurs ?

C'est avant tout un métier de passionnés, car les jeunes qui s'installent savent que ce n'est souvent pas le métier le plus rémunérateur. Les nouvelles générations ne se voient toutefois pas travailler 15h par jour et 365 jours sur 365. Il y a donc souvent une grosse réflexion sur le modèle à mettre en place (seul ou en collectif, comment commercialiser, est-ce qu'on transforme ses productions) afin de créer plus de valeur sur la ferme et de mieux vivre au quotidien. De nombreux modèles alternatifs émergent avec un mix entre différentes activités et une réflexion beaucoup plus poussée sur la marge nette et moins sur le Chiffre d'Affaires comme c'était parfois le cas auparavant. Un exemple sur l'une des fermes installées grâce à Feve : 4 agriculteurs installés sur la ferme des Bouriettes dans l'Aude avec un éleveur laitier, un céréalier (qui transforme en farine ses céréales et qui produit des légumineuses) ainsi que deux maraichers. Ils y développent des activités complémentaires (d'un point de vue agronomique et prochainement commercial). 

Quelles sont vos ambitions pour 2024 ?

Au niveau de Feve, l'ambition est d'accompagner encore plus d'agriculteurs et agricultrices en accélérant sur notre activité : après 11 fermes installées en 2023 (16 depuis le début), nous visons de dépasser la vingtaine en 2024 ! Cela signifie de continuer à travailler sur le terrain auprès des agriculteurs et de l'écosystème agricole, mais également d'accélérer la collecte d'épargne auprès des particuliers puisqu'on vise plus de 15M€ à collecter, toujours auprès de particuliers qui peuvent investir à partir de 500€ dans la terre agricole et de quelques institutionnels comme la Caisse des Dépôts qui accompagne également cette collecte. 

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