Arrivée des grandes surfaces, bouleversement du secteur et demande de traçabilité de la part des clients, le marché d'intérêt national de Bordeaux-Brienne a connu de nombreuses évolutions en 60 ans d'existence.
Vos fleurs, vos fruits, vos légumes ou vos huitres achetées pour Noël : tous proviennent d'un même endroit. Le marché de Bordeaux-Brienne est un maillon indispensable entre la production et le commerce de détails. Il s'étend sur 12 hectares et accueille 100 entreprises où travaillent près de 750 salariés.
Depuis des générations, le marché d'intérêt national (MIN) de Bordeaux est la plus grande source d'approvisionnement et de distribution de Nouvelle-Aquitaine. Dans la famille de Philippe Arrivet, on est à Brienne depuis quatre générations."Mon fils est aussi sur place, notre pépinière a commencé en 1899", raconte le grossiste.
Avec son expérience, il a pu observer les transformations du marché. "Le métier a évolué, donc maintenant, on prend plus conscience de l'écologie", témoigne Philippe Arrivet.
Arrivée des grandes surfaces
En février 1963, le MIN ouvre ses portes avec l'ambition de proposer une offre adaptée à la forte demande de consommation de l'époque. 60 ans plus tard, les grossistes doivent faire face à de nouveaux défis.
Selon Ignacia Espana, grossiste à Brienne, le développement des grandes surfaces a été un coup dur pour la profession. "Quand elles sont arrivées, ça nous a enlevé pas mal de travail, se souvient-il, on fait plus attention à la qualité du produit, aux prix parce qu'il y a beaucoup de concurrence."
Produits locaux
La concurrence et la demande évoluent en permanence. Chaque jour, sur le marché de Brienne, jusqu'à 15 tonnes de poisson peuvent être vendues. Les commerçants s'adaptent aujourd'hui à l'émergence du numérique, et à l'exigence de traçabilité.
"La demande du client est devenue très forte sur la provenance du poisson, la méthode de pêche, la zone de pêche, explique un grossiste de poisson. Ça impacte aussi notre travail, on essaie de faire de plus en plus de produits côtiers, de produits locaux."
Un marché qui pèse encore
Malgré les évolutions et les bouleversements, ces acteurs de l'alimentation ont su traverser les époques. Ils pèsent aujourd'hui 220 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels.
"L'importance des marchés d'intérêt national en général, c'est qu'ils ont toujours su s'adapter à la réalité parce que c'est un besoin essentiel que de nourrir les populations", affirme la présidente du MIN Bordeaux-Brienne Claude Mellier.
Dernier exemple de nouveau projet en date : l'ouverture d'un pavillon gastronomique au printemps prochain.