Depuis septembre 2019, plusieurs décisions de justice ordonnaient le départ de familles bulgares qui squattaient des terrains de la ville de Bordeaux sur la rive droite de la Garonne. Les forces de l'ordre sont intervenues ce mercredi 19 juillet pour les évacuer. Les associations de soutien s'inquiètent du sort des personnes restées sans solution de relogement.
Seule une vingtaine de personnes de nationalité bulgare étaient encore présentes, ce mercredi 19 juillet, au moment de l'intervention des forces de l'ordre qui ont procédé à l'évacuation du bidonville du quai de Brazza, à Bordeaux.
"Outre l’illégalité de cette occupation, les conditions de vie des occupants, l’amoncellement de déchets et la présence de divers objets de récupération (carcasses de voitures, électroménagers, etc.) présentaient des risques importants pour la salubrité et la santé publique", détaille un communiqué de la préfecture de la Gironde.
Depuis quatre ans, ce squat, situé sur la rive droite de la Garonne, avait pris de l'ampleur. Au plus fort de l'occupation, jusqu'à 230 personnes y avaient élu domicile.
Depuis septembre 2019, à la demande de la commune, trois ordonnances d’expulsion avaient été rendues par le tribunal administratif de Bordeaux pour les trois parcelles occupées.
Après l'intervention des forces de l'ordre et des services d'accompagnement de l'État et des collectivités locales, les pelleteuses sont immédiatement entrées en action pour détruire les cabanes en bois où s'abritaient les squatteurs.
"Les bidonvilles ne manquent pas à Bordeaux"
Selon la préfecture, quatre familles (7 adultes et 3 mineurs) ont accepté un hébergement d’urgence lors de l'évacuation du squat par les forces de l'ordre.
Auparavant, 16 familles (31 adultes et 22 mineurs) avaient répondu aux critères d’éligibilité pour bénéficier d’un accompagnement social. Depuis début juillet, la majorité d'entre elles est logée au sein de l’établissement temporaire d’insertion de la Jallère ouvert au printemps 2023 par Bordeaux Métropole.
Mais, des associations de soutien, présentes sur le quai de Brazza lors de l'évacuation du squat, s'inquiètent du sort des personnes restées sans solution de relogement.
"Les bidonvilles ne manquent pas à Bordeaux", s'alarme Marie-France Roudil de l'association Réseau éducation sans frontières (RESF).
La fin de ce bidonville ne concerne que certaines personnes. Pour les autres, c'est un nouveau bidonville qui les attend ailleurs
Marie-France RoudilRéseau éducation sans frontière
Lors de la dernière Nuit de la solidarité en janvier 2023 à Bordeaux, 273 personnes, dont 128 mineurs, ont été recensées dans les bidonvilles, et 68 personnes se trouvaient dans deux campements bordelais, selon les conclusions de ce recensement nocturne des personnes sans-abris.