"Les voleurs sont créatifs". Des centaines de vélos libre-service volés, le préjudice s'élève à plusieurs milliers d'euros

Depuis leur installation en avril dernier, plusieurs centaines de vélos du réseau de transport de Bordeaux Métropole ont été volées. Quand certains sont abandonnés, d'autres sont arrachés voire repeints pour usage personnel. Un phénomène particulièrement coûteux pour la métropole, qui a décidé de réagir.

"C'est devenu une routine", souffle Marie Lalire, directrice vélo et modes alternatifs à Keolis Bordeaux Métropole. L'entreprise délégataire du réseau de transports TBM, implanté à Bordeaux, constate chaque semaine le vol de plusieurs dizaines de ses vélos libre-service. Face à ce préjudice évalué à plusieurs milliers d'euros, l'entreprise redouble de vigilance. 

"Ce qui les motive à voler, c'est l'attrait du nouveau matériel et en particulier celui de l'offre électrique", suppose Marie Lalire, encore surprise de constater un tel "phénomène de vols". Le 10 avril dernier semblait pourtant être un jour de fête : une flotte de 2 000 vélos neufs, classiques et électriques, était installée à des bornettes aux quatre coins de la métropole.

300 vélos disparus

Dès les premiers jours, les voleurs frappent. "On a tout de suite constaté des dégradations", se souvient Marie Lalire. Elle explique : "Dès qu'un vélo n'est pas de retour aux bornettes, après 24 heures d'utilisation, nous recevons une alerte. On appelle directement l'usager qui l'a emprunté pour savoir ce qu'il s'est passé." 

Dans d'autres cas, le vélo volé est directement arraché à sa bornette, en coupant les fils électriques ou en l'arrachant d'un coup sec. À ce jour, 300 vélos n'ont pas été retrouvés par le délégataire et les services de la mairie de Bordeaux. "Nous avons un fil Whatsapp, qui nous permet de nous tenir au courant si nous en repérons dans les rues", précise Marie Lalire. 

Des "voleurs créatifs"

Une chasse qui ne s'avère pas si simple pour les services mobilisés. "Certains vélos sont cachés à la vue de tous et peuvent être stationnés dans des garages fermés par exemple, ou bien abandonnés dans des fossés, poursuit Marie Lalire.

D'autres sont même repeints ou simplement attachés avec des cadenas personnels.

Marie Lalire

Directrice vélos et moyens alternatifs à Keolis Bordeaux Métropole

Chez les usagers, ces méthodes interrogent. "Je ne comprends pas que l'on puisse se servir ainsi de choses qui ne sont pas à nous", regrette un cycliste, qui utilise chaque jour ces vélos du réseau TBM pour se rendre à son travail. Un autre a remarqué il y a quelque temps que la situation était anormale : "J'ai vu qu'il en manquait le soir notamment. C'est dommage, parce qu'ils sont là pour le collectif."

Réparations et nouveaux systèmes de blocage

Face à ces vols, le délégataire du réseau TBM, Keolis Bordeaux Métropole, a pris les devants. Des techniciens sont venus réparer les bornes endommagées et installer de nouveaux systèmes de blocage.

L'entreprise s'est également rapprochée de la brigade de police à vélo qui contrôle fréquemment les rues de Bordeaux, avec la possibilité de verbaliser en cas de flagrant délit. Si les auteurs de ces vols sont retrouvés, ils encourent jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Soit bien plus que le prix d'un vélo traditionnel. 

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