Marche des fiertés 2022 à Bordeaux : neuf prévenus anti LGBT+ devant la justice

Neuf hommes comparaissent ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour des injures et des violences à l'encontre de participants à la marche des fiertés en juin 2022. Le parquet a requis de peines allant de six à dix mois de prison avec sursis.

Pour le parquet, pas de doute : les faits d'"injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de genre" de "violence avec arme par destination n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail" et de provocation à la haine et à la violence étaient caractérisés. Ce vendredi 7 avril, il a requis dix mois de prison avec sursis pour deux des prévenus et six mois avec sursis pour les sept autres. 

Ce 12 juin 2022, alors que le cortège de la marche des fiertés défile dans les rues de Bordeaux, une dizaine de militants d’extrême droite déploie, à la fenêtre de la maison écocitoyenne une banderole sur laquelle on peut lire   "protégeons les enfants, stop folie LGBT" . Des témoins aperçoivent des saluts nazis. 
Ce même jour, des projectiles sont lancés surviennent entre les membres de ce groupuscule et des personnes qui défilaient. Plusieurs personnes sont blessées.

Neuf militants d’extrême droite comparaissaient vendredi 7 avril devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour répondre de leurs actes. 

"La personne que je représente conteste parfaitement les faits dans une logique de provocation et d’appel à la haine", explique Maître Ludovic Baustier, avocat d’un des prévenus. "Mon client a juste déployé une banderole et fait passer un message dans une logique de liberté d’expression par rapport à une position qui est la sienne, à savoir qu’il n’est pas nécessairement d’accord avec ce qui est mis en avant sur certains sujets, et notamment sur les enfants"
Et d’ajouter "Mon client est dans une logique totalement apolitique et pacifique lorsque qu’il déploie ce message sur la banderole, devant d’autres personnes qui militent pour leurs droits". 

"On sait quelle partie de l'Histoire on invoque"

Pourtant, pour les parties civiles, l’idéologie et les références d’extrême-droite sont parfaitement assumées, voire revendiquées. Et les insultes racistes et homophobes sont reconnues. 

"Quand on inscrit "stop folie LGBT ", et qu’on fait des saluts nazis en même temps, on sait nécessairement ce qu’on fait, on sait quelle partie de l’Histoire on invoque et c’est particulièrement grave. Et c’est pour cette raison que les associations se sont mobilisées. Pour que la justice condamne ces actions qui sont inadmissibles", confie Maître Thibaut Laforcade, avocat des parties civiles

Trois des prévenus comparaissaient d’ailleurs les 24 et 25 mars dernier, dans un autre procès pour des violences et insultes racistes qui s’étaient déroulées quelques mois auparavant dans le quartier de Saint-Michel. Ces faits ne sont pas isolés et révèlent un climat particulièrement délétère, dont s’inquiète Morgane Curt, membre de la direction du centre LGBT+ Girofare.  "Il y a eu d’autres attaques LGBTphobes à Bordeaux dans la journée, l’impact sur le public, c’est qu’on ne sentait plus en sécurité dans l’espace public alors que le 12 juin c’est la marche des fiertés et c’est le jour où les LGBT+ doivent se sentir le plus en sécurité". 

Parmi les blessés, certain n’ont pas souhaité s’exprimer par peur de représailles, précise Hedwige Mure l’une des avocates des parties civiles.
La décision a été mise en délibéré au 26 mai.

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