Le parcours de la marche des fiertés, qui a lieu ce samedi 10 juin à Bordeaux, vient d'être dévoilé. Il était resté secret pour des questions de sécurité, après les violences qui ont émaillé le cortège en 2022. Ces attaques homophobes ont permis aux associations et aux institutions publiques de resserrer leurs liens et de renforcer leur solidarité.
À la veille de la marche des fiertés, qui a lieu ce samedi 10 juin à Bordeaux, le parcours du cortège vient d'être dévoilé. Jusque-là, on ne savait que peu de choses, hormis la date, l'heure et le lieu de départ. La communication sur les réseaux sociaux se voulait restreinte et aucun communiqué n'a été envoyé à la presse.
"Avec les violences qui se sont déroulées l'année dernière, en 2022, on a fait en sorte de ne pas divulguer les informations, liées au parcours notamment, trop en amont. On ne rendra le parcours public qu'à la veille de la marche", explique Tristan Poupard, directeur du centre LGBTQIA+ Le Girofard, organisateur de l'événement.
Le défilé commencera à 14h à partir de la place des Quinconces, pour se clôturer au parc aux Angéliques, situé sur la rive droite. Il sera néanmoins possible de rejoindre la manifestation dès 13h. Une carte interactive est également disponible.
"La justice a montré qu'elle est capable de reconnaître l'homophobie"
Une édition 2023 un peu particulière, qui a dû être adaptée afin de renforcer la sécurité des manifestants, un an après que des militants d'extrême-droite leur avaient, entre autres, jeté des cailloux et fait des saluts nazis.
"Ce qui s'est passé l'année dernière était fort et inattendu. Mais la justice a envoyé un message en montrant qu'elle était capable de reconnaître l'homophobie", estime rassuré Tristan Poupard. Trois personnes ont en effet été condamnées le 26 mai 2023 pour des faits d'injure publique en raison de l'orientation sexuelle ou de genre, de violences avec arme et de provocation à la haine et à la violence.
Après un an à préparer et à organiser cette nouvelle marche des fiertés, le directeur du Girofard se dit confiant, même si le risque d'agressions demeure. "C'est difficile de se prononcer avant samedi. Je suis stressé, mais ce n'est pas par rapport à ça, plutôt à l'organisation", confie-t-il.
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"On a servi d'exemple pour les autres marches des fiertés en France"
Tristan Poupard se veut optimiste. "On essaie de relativiser et de trouver le positif. On a servi d'exemple pour les autres marches des fiertés en France, qui ont pu anticiper et renforcer leur système de sécurité", affirme-t-il.
Ce qu'on a réalisé cette année n'aurait pas été possible sans ce qu'il s'est passé en 2022. Cela a resserré nos liens avec les autres associations et les institutions. On a compris l'intérêt de faire corps.
Tristan Poupard - directeur du centre LGTQIA+ Le Girofard à Bordeaux
Un avis partagé par Olivier Escots, adjoint au maire chargé de la lutte contre toutes les discriminations. "Ces attaques ont renforcé les liens entre les associations et la ville. Cela a eu un effet d'accélérateur. Nous sommes plus solidaires, plus forts depuis ces derniers mois. On s'est rencontrés plus souvent lors de réunions et on échange des pistes de travail communes", développe-t-il.
Des liens consolidés entre associations et institutions
La préparation de la marche des fiertés a en effet fait l'objet d'une coopération plus étroite cette année entre les institutions publiques et Le Girofard, organisateur de l'événement, comme le souligne M. Poupard : "Auparavant, on allait discuter avec les institutions un peu au dernier moment. Cette année, on a fait plusieurs réunions en amont avec la police municipale et nationale, la mairie, la préfecture, les pompiers, Transports Bordeaux Métropole (TBM)."
Des échanges réguliers que confirme la préfecture afin de renforcer au maximum la sécurité des manifestants. "Un courrier du préfet a notamment été adressé à Girofard pour insister sur la nécessité de consolider les dispositifs de sécurisation et d'augmenter le nombre de secouristes. À notre niveau, le système de sécurité a également été accentué, ainsi que le dispositif policier, et nous avons retravaillé ensemble le parcours", a communiqué la préfecture de la Gironde.
Dans le département, la marche des fiertés bordelaise aura lieu après celle organisée pour la toute première fois à Libourne, le 27 mai dernier. Un documentaire dédié au milieu drag des nuits bordelaises est également disponible en replay sur le site de France Televisions.