Le tribunal judiciaire de Bordeaux a rendu son jugement ce vendredi 26 mai 2023 après les injures et les violences qui ont eu lieu à la marche des fiertés en juin 2022 à Bordeaux. Trois hommes, sur les neuf poursuivis, ont été condamnés à des amendes.
Ce vendredi 26 mai, le tribunal de Bordeaux a rendu son jugement dans l'affaire des injures et des violences à l'encontre de participants à la marche des fiertés en juin 2022.
Condamné pour injure en raison de l'orientation sexuelle
Neuf personnes avaient été jugées le 7 avril dernier. Parmi eux, un homme est condamné à une peine d'amende de 1000 euros, pour des faits d’injures en raison de l’orientation sexuelle. Il doit verser aussi 100 euros à chacune des dix parties civiles (associations, mairie de Bordeaux et métropole).
Deux autres personnes ont été condamnées à 200 euros d'amende pour des dégradations sur des passages piétons aux couleurs du drapeau LGBT. Les prévenus n'étaient pas présents au rendu du délibéré.
Emmanuel Page, administrateur national de SOS homophobie et militant local bordelais était au tribunal. "Je suis satisfait qu'un jugement ait été rendu. La justice a dit que ces actes ne peuvent être permis", retient-il.
En revanche, on aurait souhaité une peine plus importante. Avec l'obligation aussi pour les prévenus de suivre un stage en lien avec la citoyenneté.
Emmanuel Page de SOS homophobierédaction web France 3 Aquitaine
Le jugement du tribunal est en effet bien différent des réquisitions du parquet, qui avait demandé des peines de prison avec sursis allant de six à dix mois. "Un défaut de procédure explique que les prévenus n'ont pas été poursuivis pour l'affichage d'une banderole et des saluts nazis effectués lors de la marche" explique Me Thibault Laforcade, avocat de parties civiles qui se dit "satisfait" du jugement et indique que les parties civiles ne feront pas appel.
Le 12 juin 2022, alors que le cortège de la marche des fiertés défilait dans les rues de Bordeaux, une dizaine de militants liés à l'extrême-droite avait déployé à la fenêtre de la maison éco-citoyenne une banderole sur laquelle on pouvait lire : "protégeons les enfants, stop folie LGBT".
Ce même jour, des projectiles avaient été lancés entre les membres de ce groupuscule et des personnes qui défilaient. Plusieurs personnes avaient été blessées.
Autre affaire de violences
Deux prévenus du procès lié à la marche des fiertés ont d'ailleurs comparu dans une autre affaire de violences et d'insultes racistes le 25 juin 2022 dans le quartier de Saint-Michel. Mais la personne principalement condamnée ce 26 mai n'en fait pas partie.
Après la décision du tribunal ce vendredi, les associations de lutte contre l'homophobie restent bien mobilisées alors que la prochaine "marche des fiertés" est organisée le samedi 10 juin à Bordeaux et qu'une autre se tiendra samedi 27 mai à Libourne.
"Les liens se sont resserrés dans le milieu associatif bordelais après ces affaires. On est dans l'adversité pour réagir contre tout acte violent. On ne les laissera pas gagner et on aborde les prochaines manifestations avec fierté", affirme Emmanuel Page.