Mosquée de Pessac : des fidèles rassurés par la décision judiciaire de laisser l'établissement ouvert

Après la décision du tribunal administratif de Bordeaux de suspendre, mercredi, l'arrêté préfectoral concernant la fermeture pour six mois de la mosquée Al Farouk de Pessac en Gironde, les fidèles étaient bien présents pour la traditionnelle prière du vendredi.

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Une victoire qui en chasse déjà une autre pour les fidèles de la mosquée de Pessac, près de Bordeaux. Dans son conflit judiciaire contre la préfecture de la Gironde, l'établissement géré par l'association "Rassemblement des musulmans de Pessac" - soupçonné de promouvoir un islam radical et d'inciter au non-respect des lois de la République - a vu l'arrêté préfectoral du lundi 14 mars qui le visait être retoqué par le tribunal administratif. 

La fermeture de la mosquée Al Farouk pour six mois est donc suspendue. Une décision qui soulage et rassure les fidèles de l'établissement, même si la préfecture de la Gironde a communiqué brièvement, jeudi, que le ministère de l'Intérieur allait faire appel devant le Conseil d'Etat.

"On ne doit pas fermer l'établissement et punir toute la communauté"

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies vendredi dans la grande salle de la mosquée de Pessac pour célébrer la prière traditionnelle du vendredi. À l'entrée, les fidèles se sont montrés satisfaits de la décision rendue.

Pour El Houari Della, l'étonnement prend même le dessus : "C'est une très bonne nouvelle, on est heureux de cette décision, même si on ne s'y attendait pas. [...] On ne doit pas fermer juste pour des accusations une mosquée et punir la communauté dans son ensemble. Depuis 2018, je côtoie les fidèles et la mosquée de Pessac et je n'ai jamais vu ou entendu parler d'islam radical à cet endroit. Avant de conclure : "J'invite même la préfète (ndlr : Fabienne Buccio) et tous ceux qui s'interrogent à venir. La mosquée est ouverte à tout le monde." 

Même discours d'ouverture pour "C'est une mosquée qui est épanouie avec toutes les cultures et les nationalités représentées. Franchement, je ne vois pas d'où sortent ces accusations. Cela n'a pas de sens, en tout cas pas ici à Pessac..."

Le ministère de l'Intérieur décide d'aller jusqu'au Conseil d'Etat

L'ordonnance du tribunal administratif parle de l'arrêté préfectoral comme d'une décision "disproportionnée" et portant "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte". Tout en ajoutant que "les publications ayant motivé cette fermeture ne présentaient pas un caractère extrémiste au point de provoquer, par la haine et la violence, la commission d’actes de terrorisme".

"La loi établit complètement l'innocence de la mosquée de Pessac par rapport à ces accusations. Ce qui est grave, c'est que sous prétexte qu'une procédure est engagée, on salit quand même la réputation d'une mosquée", affirme Abdulrahmane Ridouane, président de l'association "Rassemblement des musulmans de Pessac".

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Après la décision du tribunal administratif de Bordeaux de suspendre, mercredi, l'arrêté préfectoral concernant la fermeture pour six mois de la mosquée Al Farouk de Pessac en Gironde, les fidèles étaient bien présents pour la traditionnelle prière du vendredi. ©FTV NoA

"Rien ni dans les prêches, ni dans les activités, ni dans les individus qui fréquentent cette mosquée ne relie la mosquée de Pessac au terrorisme", précise Sefen Guez Guez, l'avocat de l'association mise en cause. "Nous sommes donc confiants pour la suite de la procédure face au Conseil d'Etat et nous continuerons à le rappeler avec force et vigueur."

Une affaire judiciaire qui a en effet pris un nouveau tournant avec la volonté du ministère de l'Intérieur de prendre le relais de la préfecture de la Gironde et de faire appel de cette décision devant le Conseil d'Etat.

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