La compagnie Hop! Air France franchissait lundi 17 avril la barre du million de passagers sur sa ligne Bordeaux-Paris. Il y en a actuellement 14 par jour en direction d'Orly et 6 vers Roissy. Mais la LGV risque bien de concurrencer cette liaison aérienne.
Commerciaux, chefs d'entreprise ou représentants, nombreux sont les habitués de la navette Bordeaux-Paris. Gilles Daniel, directeur dans une mutuelle d'assurance affirme que la mise en service de la LGV ne changera pas ses habitudes : "j'habite en Normandie donc c'est plus pratique pour moi d'aller jusqu'à Orly en avion et moins fatigant."
Cette navette aérienne est un vrai succès pour Hop! avec 1,6% de fréquentation en plus depuis le début de l'année.
Mais cette augmentation pourrait vite être stoppée d'ici deux mois et l'arrivée de la LGV qui permettra de rallier Paris en 2 heures et 8 minutes.
Eric Montfollet, un commercial, hésite en effet à changer de moyen de transport : "c'est sûr que le temps va être réduit en train donc cela me fait hésiter à le prendre. Il faudra quand-même regarder les prix. Peut-être qu'Air France va baisser ses prix et s'aligner sur le train".
La compagnie a déjà contre-attaqué avec une offre de carte week-end, des départs toutes les heures, et des prix d'appel à partir de 49 euros.
C'est sûr que le temps va être réduit en train donc cela me fait hésiter à le prendre. Il faudra quand-même regarder les prix. Peut-être qu'Air France va baisser ses prix et s'aligner sur le train
Par exemple, un mercredi de juillet, pour rejoindre la capitale, un voyageur devrait débourser 10 euros de plus qu'en train, à condition de réserver tôt. Il arrivera une heure plus tôt en avion mais à l'extérieur de la ville.
Une stratégie que veut défendre Hélène Abraham, directrice commercial, marketing et produits Hop! Air France : "Nous nous battrons en face du train, ce n'est pas la première fois que nous avons cet enjeu de ligne TGV. Nous avons démontré qu'avec Hop! Air France, tout le modèle commercial et toute l'offre que nous avons, que nous pouvons regagner des parts de marché sur le train. Bien sûr nous allons perdre des marché mais demain il y aura toujours une navette entre Bordeaux et Orly."
Il y a un mois, la SNCF annonçait vouloir capter 100% de la clientèle aérienne business. La guerre des tarifs entre les deux concurrents a déjà commencé.