Ce n'est pas de la simple peinture blanche. Une entreprise bretonne, basée dans le Finistère, a eu l'idée d'y rajouter de la poudre de coquilles d'huîtres pour en faire une peinture réflective anti-chaleur. Simple et innovant.
Première publication le 14/07/23
Peinture anti-chaleur
Il fallait y penser. La bonne idée pour rafraichir les toits des bâtiments et les villes à partir d'un produit sain et naturel. La coquille d'huitre, déjà connue pour éliminer le tartre d'un lave-vaisselle ou d'une bouilloire, voici la coquille, pour faire baisser la température d'une pièce.
Le principe de cette peinture thermo-réflective est de renvoyer massivement les infrarouges vers l'extérieur et d'éviter une montée en température de la couche de toiture extérieure. À partir de là, c'est moins d'énergie absorbée et moins de chaleur qui rentre dans le bâtiment.
François Hascoet, directeur commercial Cool RoofFrance 3 Aquitaine
Cette peinture blanche enrichie de poudre de coquilles d'huîtres passée en trois couches assure une longévité de 20 ans à la toiture. L'entreprise bretonne qui a inventé ce procédé en 2015, a vu ses commandes augmenter considérablement cette année et prévoit de réaliser l'enduit de 500 000 m² de toiture en France, soit autant en une seule année qu'en sept ans d'existence.
Pour tous les toits
Bitume, tuiles et même ardoises. Cet enduit s'adapte à toutes les toitures. Les peintures réflectives améliorent considérablement les performances énergétiques des toitures, qui sont bien souvent les premières responsables d' accumulations de chaleur en période estivale. Cette innovation a séduit un directeur d'un entrepôt frigorifique de Blanquefort, près de Bordeaux.
On a une chambre froide qui consomme du courant. Et, le fait de peindre le toit en blanc, permet de faire baisser naturellement la température et de moins consommer pour rafraîchir la chambre froide.
Franck Flassayer, directeur enseigne de surgelésFrance 3 Aquitaine
35 % d'économie d'énergie
À Artigues-près-Bordeaux, Urbino Estèves, directeur d'un grand magasin de bricolage, a fait repeindre 6 000 m² de toit. Un an après, le bilan est très positif : "Naturellement, le magasin baisse en température de l'ordre de 5 à 7 degrés. Et, cette année, nous avons mis en place la climatisation plus tardivement, ce qui fait une économie d'énergie de 35 %".
Thermomètre en main, la différence entre la chaleur du toit bitume et la chaleur sur le toit blanc est impressionnante : 55 degrés d'un côté et 31 degrés de l'autre. Moins 24 degrés d'écart !
Un mètre carré de peinture tel qu'il est fait là, c'est 36 kg de CO2 en moins en décarbonation. Cela veut dire que chaque mètre carré de peinture nous permet de d'éviter les îlots de chaleur urbains et de réduire la température des bâtiments et de décarboner !
Julien Martin – Cocher, directeur général adjoint Cool RoofFrance 3 Aquitaine
À l'heure de l'urgence climatique, ce procédé, fabriqué en France, est aussi une solution économique intéressante pour les particuliers qui ne peuvent investir dans une isolation complète de leur toiture par l'intérieur.