Samedi 9 avril, un pan entier d’un immeuble de la rue de la Rousselle s’est effondré. La veille, six logements avaient été évacués par précaution. Dix mois après l’effondrement de cette rue historique de Bordeaux, certains riverains perdent patience.
Le feuilleton n'en finit plus, rue de la Rousselle à Bordeaux. Ce samedi 9 avril, un pan entier de l’un des deux immeubles sinistrés en juin dernier s’est effondré. La veille, des ouvriers avaient constaté la fragilisation de ce mur, entraînant un arrêt du chantier de consolidation.
“Il y a une envie de tourner la page”
Par sécurité, la ville avait évacué six logements aux numéros 1 et 3 de l'impasse Fauré, dont celui de Brigitte Delrue, 64 ans. Locataire, elle ne sait pas quand elle pourra regagner son appartement. “Des amis m’ont prêté un appartement en attendant”, explique la retraitée qui regrette que la mairie ne lui ait pas proposé de solution d’hébergement.
“Aujourd’hui, on doit se débrouiller par nos propres moyens !”, dénonce-t-elle.
Surtout, elle ne comprend pas pourquoi elle ne peut plus rentrer chez elle :“Il y a pourtant une cour qui nous sépare avec le mur effondré !”
On ne sait pas si la situation est figée et si les six personnes délogées pourront revenir rapidement.
Thomas Drouffe, président du collectif des victimes et sinistrés de la rue de la Rousselle à Bordeaux
Au total, 130 personnes sont délogées depuis le 21 juin 2021. Thomas Drouffe, président du collectif des victimes et sinistrés de la rue de la Rousselle à Bordeaux, constate la fatigue des riverains. “Il y a un ras-le-bol de cette situation qui ne finit pas, et de ne pas savoir si on pourra regagner nos logements. Il y a une envie de tourner la page.”
Certains frigos sont restés plein, imaginez au bout de dix mois sans électricité ce que cela peut donner ! Mais selon les experts, les appartements sont restés très sains.
Thomas Drouffe, président du collectif des victimes et sinistrés de la rue de la Rousselle à Bordeaux
Le retour prévu mi-mai mis à mal ?
Avec ce nouvel effondrement, difficile de savoir pour Thomas Drouffe et ses voisins s’ils pourront réintégrer leur appartement face à la zone sinistrée le mois prochain comme prévu. La sécurisation du site et le déblaiement des gravats rue de la Rousselle doit s'achever mi mai 2022.
Mais le président du collectif des victimes et sinistrés de la rue de la Rousselle essaie de voir le positif : “Le fait de reculer de quelques semaines permettra peut-être d’avoir de meilleures conditions de reconstruction de notre rue.”
La mairie prend "un maximum de précautions"
De son côté, la mairie a tenu une réunion technique ce lundi matin. “Les architectes doivent faire l’état des lieux pour voir comment régler l’avancée du chantier”, résume Nadia Saadi, adjointe au maire de Bordeaux.
“A partir de ce moment-là, nous pourrons définir le timing. Et donc savoir s’il y aura du retard ou pas dans le chantier. Tant que nous n’avons pas analysé tous les dommages collatéraux potentiels, nous prenons un maximum de précautions. Ce chantier nécessite beaucoup de temps et de réflexion.”