"On va couper sur les bourses et les aides sociales" : les étudiants dénoncent les coupes budgétaires dans l'enseignement supérieur

Jeudi 22 février, Bruno Le Maire a acté 10 milliards d'euros de coupes budgétaires, dont 900 millions dans l'enseignement supérieur et la recherche. L'Union étudiante de Bordeaux s'inquiète d'une précarisation grandissante de la jeunesse.

"Bruno Le Maire creuse la tombe de l'enseignement supérieur et la recherche pour relancer la croissance.” "Ça va à contresens de ce que veulent les étudiants." Les annonces du ministère de l'Économie ont du mal à passer pour l'Union Étudiante Bordeaux, deuxième syndicat des étudiants dans la capitale girondine. "La jeunesse est dans le viseur des politiques d'austérité du gouvernement", dénonce-t-il dans un communiqué, ce vendredi 23 février.

Réduction du budget alloué à la vie étudiante 

Les coupes budgétaires de 10 milliards d'euros avaient été annoncées dimanche 18 février par Bruno Le Maire. Déjà, ces mesures économiques inquiétaient les syndicats. "On sait que les étudiants sont toujours la variable d'ajustement", regrette Yanis Jaillet, secrétaire général de la première organisation étudiante de France.
Les coupes budgétaires ont finalement
été actées dans un décret, publié au Journal officiel jeudi 22 février. Le budget alloué au service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sera affecté à hauteur de 900 millions d’euros. "C'est comme si, en 48 heures, on supprimait les subventions de trois universités françaises", tonne Yanis Jaillet.

Avec une telle coupe, le secteur figure parmi les plus touchés. L'annulation de 125,1 millions de crédits du programme "vie étudiante" suscite également l'indignation. "Ça veut dire qu'on va couper sur les bourses, les aides sociales, la réduction des horaires des espaces de santé, illustre le secrétaire général de l'Union Étudiante Bordeaux. On en a marre que le gouvernement fasse des couperets."

Le projet de loi de finances 2024 révélait une augmentation du budget alloué à la vie étudiante de seulement 196 millions. Viennent désormais s’y soustraire les 125 millions d’euros rabotés par Bercy

L'Union Etudiante Bordeaux

communiqué

Précariser une jeunesse déjà précaire

"L'Union Étudiante s’indigne de ce choix politique, qui vient ajouter de la précarité à une précarisation déjà bien avancée de l’Université", détaille le syndicat. Lors des élections du Crous début février, l'organisation était majoritairement élue en France, et représentait la seconde force à Bordeaux, portant un programme tourné vers l'autonomie des étudiants. 

"Les étudiants ont voté majoritairement pour un programme qui comprenait la création d'un revenu, des repas à 1 euro et de l'université gratuite, puis deux semaines après, on dit que les aides peuvent être coupées", abonde Yanis Jaillet.

À Bordeaux Montaigne, on a déjà des locaux insalubres, on ferme l'université pendant l'hiver. L'enseignement supérieur se porte mal.

Yanis Jaillet

secrétaire général de l'Union Etudiante Bordeaux

L'Union Étudiante Bordeaux espère un "sursaut de mobilisation". Selon Le Monde, Guillaume Gellé, président de l'association France universités, qui rassemble les présidents d'établissements, a obtenu, ce vendredi, une « réunion d’urgence » au ministère de l’Enseignement supérieur.

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