La jeune femme devenue depuis avocate était alors en stage à Paris chez un avocat pénaliste. La plainte le visant a été déposée en septembre 2019 auprès du Parquet de Paris.
La jeune femme s'est décidée à porter plainte pour harcèlement sexuel et viol. Pas facile, surtout quand on a 24 ans au moment des faits et que l'on se destine à la profession d'avocat. La peur que tout se sache et que la dénonciation de tels agissements émanant d'un confrère en vue sur la place parisienne puisse ruiner son avenir professionnel. " Nous avons déposé plainte le 25 septembre auprès du parquet de Paris. " précise son avocat Thibault Laforcade.
Encore étudiante à l'école Alienor qui forme les avocats à Bordeaux, le jeune femme originaire du Pays basque se retrouve en stage dans un cabinet parisien. La suite est racontée dans l'enquête de nos confrères de Mediapart, publiée mardi 15 octobre.
Les faits remontent au mois de janvier 2018. Durant plusieurs jours, la jeune stagiaire sent monter la pression, l'avocat lui posant des questions qui sortent du cadre professionnel. Puis un jour, elle se retrouve seule dans son bureau. Elle décrit ensuite une scène qui la conduira à cette plainte. Elle a versé des copies de SMS et des attestations écrites de témoins à l'appui de sa plainte selon Thibault Laforcade, son défenseur.
L'avocat en question " affirme qu'elle ment, et qu'elle a certainement inventé cette histoire pour maquiller les raisons de son départ du cabinet." d'après Mediapart.
La jeune femme a très vite craqué et quitté son stage. A Bordeaux, elle finit par se confier. Elle est soutenue par la direction de son école. " Elle en a parlé, elle s'est effondrée " raconte Maître Anne Cadiot-Feidt, ancienne batônnière du Barreau de Bordeaux, et présidente de l'école d'avocats.
Pour l'ancienne bâtonnière, c'est une question taboue comme dans l'ensemble de la société française. " Je l'ai vécu quand j'étais bâtonnière. Des consoeurs sont venues se confier, elles rencontraient ce type de situation. Mes prédecesseurs ne les avaient pas reçues... "C'est très courageux de sa part.
Maître Anne Cadiot-Feidt
Le mouvement #MeToo est passé par là et les affaires de ce type sont prises au sérieux notamment par le conseil de l'ordre des avocats de Paris où les faits ont eu lieu.