"Punir ce gouvernement illégitime" : 17 des 21 députés aquitains ont voté la motion de censure, quelles sont leurs réactions ?

Après seulement trois mois à la tête du gouvernement, Michel Barnier est contraint, ce vendredi 5 décembre, de présenter sa démission, victime d'une motion de censure adoptée par une large majorité à l'Assemblée nationale. Alors que les spéculations sur son successeur s'intensifient, en Aquitaine, la classe politique débat sur l’avenir d’un pays secoué par les divisions.

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Trois mois au pouvoir, et puis s'en va. Le passage de Michel Barnier à Matignon aura été bref, le plus rapide de la Ve République. Ce vendredi 5 décembre, le Premier ministre acte sa défaite en présentant sa démission au président de la République, après une motion de censure portée par la France Insoumise et votée par une large majorité de députés : 331 votes, bien au-delà des 289 nécessaires pour renverser le gouvernement. Une première depuis 1962. En Aquitaine, ils sont 17 députés sur 28 à avoir suivi la motion de censure, "une décision attendue" pour l'élu girondin insoumis, Loïc Prud'homme.

Un vote punitif

Pour le député, cette motion de censure est "une sanction" pour une politique menée par "un gouvernement illégitime". "Michel Barnier, sous prétexte de vouloir combler le déficit des 60 milliards d'euros, voulait faire travailler plus. Les Français veulent une politique inverse, aller chercher dans la poche des plus riches et des entreprises du CAC 40", gronde l'élu. 

Même son de cloche du côté du Rassemblement national, lui-même instigateur d'une deuxième motion de censure. "Le gouvernement s'est entêté à présenter aux Français un budget injuste, punitif et même qualifié de récessif par les milieux économiques, lâche la députée girondine, Edwige Diaz. Voter la censure, c'est protéger les Français, leur pouvoir d'achat, la compétitivité des entreprises et les ressources des collectivités territoriales."

"Écarter les extrêmes"

Les voix des députés de gauche se sont donc mêlées à celles du Rassemblement national. "Ce n'est pas de gaieté de cœur, mais il ne s'agit pas de partager l'idéologie politique du Nouveau Front populaire mais juste d'utiliser ce véhicule constitutionnel pour renverser le gouvernement", confiait Edwige Diaz, quelques heures avant le vote définitif.

Pour certains, la stratégie est nettement moins appréciée, comme pour le député béarnais des Pyrénées-Atlantiques, David Habib, en duplex depuis le palais bourbon pour France 3 Aquitaine. "Le pays a besoin d'écarter les extrêmes. Je suis choqué, on n'a pas à mélanger nos voix avec le Rassemblement national, et le résultat de cette censure, c'est de redonner le pouvoir à Emmanuel Macron alors qu'il est le responsable de cette situation." Le député Libertés indépendants Outremer et Territoire s'est quant à lui abstenu de voter en faveur de la motion de censure.

Il y a un appel à la responsabilité qu'il faut lancer. 

David Habib

député des Pyrénées-Atlantiques

Quid du prochain premier ministre ?

Si le premier ministre a déposé sa démission ce jeudi 5 décembre, le président dispose, en théorie, du temps qu'il le souhaite pour désigner son successeur. Bernard Cazeneuve, François Bayrou, Bruno Retaillau, François Barouin... Les noms de futurs candidats sont déjà soufflés dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "Pour moi, Bernard Cazeneuve doit être premier ministre, c'est évident", avance le béarnais David Habib, sans écarter pour autant l'hypothèse Bayrou, le maire de Pau et président du Modem, "un homme respectable qui serait tout à fait à sa place pour incarner ce besoin d'unité que nous souhaitons dans le pays". 

Je ne crois pas qu'il soit en situation de procrastiner, c'est lui qui incarne le chaos qui est arrivé. 

Loïc Prud'homme

député de Gironde

"Je pense qu'il ne faut pas se focaliser sur une question de casting, mais plutôt sur une histoire de contenu politique, tranche quant à lui, Loïc Prud'homme. Mais le candidat doit forcément être issu des formations du Nouveau Front populaire."  Le cas échéant, le député insoumis n'exclut pas la possibilité de nouvelles motions de censure, peu importe les conséquences.

Invité sur Franceinfo, Boris Vallaud, va dans la même direction. Pour prendre la suite de Michel Barnier, le député landais explique ne disqualifier aucun potentiel candidat "parce que ce serait le risque de n'avoir personne. Bernard Cazeneuve ne manque pas de qualités comme Lucie Castets ou Olivier Faure. Nous avons des personnalités éminentes".

Le chef de l'État aurait déjeuné avec le maire de Pau et président du Modem, François Bayrou. Si aucune indication n'est donnée à l'heure actuelle, certains envisagent que l'identité officielle du futur Premier ministre pourrait être dévoilée ce soir, à l'issue de l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron à 20 heures.

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