"Que vont devenir nos chiens ?", saturée et en déficit, la SPA de Bordeaux s'inquiète pour son avenir

La SPA de Bordeaux accuse un déficit de 450 000€. Une première pour l’association de protection animale girondine qui tire la sonnette d’alarme. Entre l’augmentation des coûts et les adoptions à la baisse, le centre appelle à la générosité.

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Dans leur box, ils aboient, tournent en rond, dès les premiers pas des futurs adoptants. Dans le refuge SPA de Bordeaux, 250 chiens et 100 chats attendent leur futur propriétaire. Ces animaux, abandonnés par des particuliers ou saisis par la fourrière, sont chaque mois de plus en plus nombreux.

450 000€ de déficit

Le dernier foyer de ces animaux est pourtant au bord de la rupture. Cette année, la structure, indépendante de la SPA nationale, accuse un déficit de 450 000€. En cause, des coûts qui ont explosés. “Nous avons une forte augmentation au niveau de l’énergie, l’alimentation a pris 30%, et il y a aussi les frais vétérinaires”, explique Caroline Pham, la secrétaire générale de la SPA de Bordeaux. Des charges qui s’ajoutent à celles du personnel, elles aussi en augmentation. Ici, 25 personnes sont employées à l’année pour faire tourner la structure. 

Rien qu’à son arrivée, un chien coûte 550 € à la structure parce qu’il est soigné, identifié, vacciné.

Amanda Pirois

Responsable des adoptions et de la communication

Chaque année, la structure doit fonctionner avec 1,6 million d’euros. Si le déficit se creuse, c’est à cause d’un effet de ciseaux : à l’augmentation des charges s’ajoute une baisse des recettes. “L’argent que nous percevons ne vient que de dons, de legs ou d’assurance-vie. Nous n’avons aucune subvention”, indique Caroline Pham.

Sans regain financier, la SPA de Bordeaux s’inquiète pour son avenir. “Que fait-on de nos chiens ?”, interroge la secrétaire générale de la structure. Pour cette année, le refuge va "puiser dans ses réserves". 

Baisse des adoptions

Pour tenter d’absorber la demande, la SPA bordelaise installe désormais deux chiens par box. Les abandons, généralisés toute l’année, s’accumulent. Les adoptions, elles, sont en berne. “Ce sont des chiens fugueurs, hyperactifs. Des malinois ou des staffs qui ne correspondent souvent pas au profil que les adoptants recherchent”, reconnaît Caroline Pham.

On a accepté 158 chiens cette année. Si on avait dû accepter toutes les demandes, on en aurait accueilli 500!

Caroline Pham

Secrétaire générale de la SPA de Bordeaux

Des cas plus “compliqués”, habituellement générés par un manque d’éducation ou d’anticipation de leurs anciens propriétaires. “Ils ne sont pas suffisamment préparés pour éduquer un animal. Il y a aussi un effet de mode sur certaines races de chiens, mais dès qu’ils présentent un problème de comportement, ils sont abandonnés”, regrette Amanda Pirois, responsable des adoptions et de la communication.

Seule éclaircie à ce sombre tableau, l’adoption des chats et des chatons, elle, reste stable. Si l’inquiétude s’est désormais emparée de la structure, leur situation fait écho à celles de la France entière.

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