Après la manifestation qui a réuni près de 80 000 personnes selon l'intersyndicale, 11 000 selon la préfecture, un cortège sauvage s'est formé depuis la place de la Bourse en direction de la Victoire. De nombreuses dégradations et affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu. Six personnes ont été interpellées et sept ont été légèrement blessées.
Le dixième acte de mobilisation générale contre la réforme des retraites n'aura pas échappé aux débordements. Depuis la dispersion de la manifestation de l'intersyndicale aux alentours de 15h30, un nouveau cortège s'est formé pour partir en manifestation sauvage.
Les premiers heurts ont éclaté tout près de la place de la Bourse, rue Fernand Philippart, puis à l'entrée du Cours d'Alsace-et-Lorraine où la police a repoussé les manifestants qui tentaient de s'y engouffrer.
Le cortège, avec à sa tête une centaine de personnes vêtues de noir et pour la plupart cagoulées, a continué de longer les quais, laissant derrière lui vitrines brisées, poubelles brûlées, tags et barrières renversées sur les voies du tramway.
Les manifestants se sont ensuite engouffrés dans des petites rues du quartier Saint-Michel, où les forces de l'ordre ont sommé les manifestants de quitter les lieux en utilisant du gaz lacrymogène. La police fouille certains passants pendant que les pompiers interviennent.
Plusieurs centaines de personnes ont ensuite remonté le Cours de la Marne où des façades de banques et d'agences immobilières ont été prises pour cible. Vers 16h30, le cortège a convergé vers la place de la Victoire. Les CRS tentent de disperser les manifestants dans les rues adjacentes. La police répond aux jets de projectiles par du gaz lacrymogène et des grenades de désencerclement.
Renforcement des effectifs
Après les débordements de la semaine dernière, et notamment l'incendie de la porte de la mairie de Bordeaux, la préfecture a pris de son côté des mesures. Les effectifs des forces mobiles ont été renforcés pour l'occasion.
Les policiers de Bordeaux, pour beaucoup en patrouille, sont relayés sur le terrain par des gendarmes venus en renfort.
À 17 heures, la situation commence à se calmer temporairement. Des manifestants se réfugient dans l'enceinte de la faculté occupée. Plusieurs dizaines de CRS sont postés sur la place et partout autour, notamment dans la rue Sainte-Catherine, le long du Cours Victor Hugo ou du Cours d'Alsace-et-Lorraine, pour tenter de dissuader les plus résistants.
À 17h30, plusieurs dizaines de manifestants sont toujours à l'extérieur mais ne défilent plus. La plupart sont encore postés devant faculté de la Victoire reconvertie en "QG des luttes", et quelques-uns sont montés sur le toit, toujours sous l'oeil des CRS.
Aux alentours de 18 heures, le rassemblement se fait plus festif. Les manifestants restants (essentiellement des étudiants) dansent et chantent, mais le face-à-face se poursuit. Des CRS et gendarmes mobiles restent en place pour contenir toute tentative de mouvement. Peu après 19 heures, des affrontements ont encore lieu aux abords de la faculté et en haut du cours de l'Argonne (vidéo ci-dessous).
Dans son bilan provisoire, la préfecture recense un blessé léger parmi les manifestants, six du côté des forces de l'ordre. Six personnes ont été interpellées pour participation à un attroupement après sommation, visage masqué et jet de projectiles.