Six mois après le début de l'invasion en Ukraine, la difficile intégration des réfugiés en Gironde

Ce mercredi 24 août marque les six mois de l'invasion russe en Ukraine. Pour les réfugiés accueillis en Gironde, le parcours d'intégration se poursuit, mais il est semé d'embûches.

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Lorsque Maryna Savchenko est arrivée en France il y a 6 mois, elle s'est immédiatement mis en tête de trouver un travail. "J'ai eu les aides sociales pendant 2 mois, mais je ne voulais pas vivre comme ça", raconte-t-elle. Après avoir vu passer une annonce sur Facebook, cette ukrainienne ayant fui la guerre a été embauchée au restaurant de l'hôtel Kyriad Prestige de Mérignac. 

Ce mercredi 24 août, cela fait 6 mois que l'invasion russe a débuté en Ukraine, poussant des milliers de personnes à se réfugier en France notamment et à tout recommencer à zéro. Dans son pays d'origine, Maryna était comptable, mais passionnée de pâtisserie. 

"Elle était avec sa fille, qui a aidé avec le traducteur, donc on a pu mener l'entretien, et voir qu'elle était motivée. Elle a fini sa période d'essai et décroché son CDI. On espère maintenant que le reste suive en terme de logement", explique Alain Caddy, chef du restaurant qui emploie Maryna. 

"Au niveau des logements, il y a un vrai soucis" 

A l'instar de cette dernière, beaucoup de réfugiés cherchent un domicile stable, en vain. "Au niveau des aides financières c'est très bien mais au niveau des logements il y a un vrai soucis. La France a surtout compté sur l'hébergement solidaire", explique Olga Voubnov, de l'association Ukraine Amitié à Bordeaux. 

Problème, certaines familles d'accueil n'ont pas pu loger dans la durée. Selon Olga Voubnov, seulement 20% des personnes qui se trouvaient sur les listes pour proposer un logement y sont encore inscrites.

En cause notamment, un manque d'aide de l'Etat pour assurer cet hébergement. Celui-ci représente une réelle charge, notamment financière.

"La seule solution serait d'avoir des logements sociaux. Il y en a beaucoup qui travaillent et voudrait louer mais on leur refuse car ils n'ont pas tous les tas de documents que les bailleurs demandent ",

Olga Voubnov - association Ukraine Amitié à Bordeaux -

Source : France 3 Aquitaine

Les associations mobilisées dans le département doivent ainsi assurer un gros travail d'interprète. L'intégration peut aussi être freinée par cette barrière de la langue. La fille de Maryna, âgée de 15 ans, peut en témoigner. "C'est dur de socialiser ici sans savoir parler français", confie Diana en anglais. 

Regardez le reportage de France 3 Aquitaine : 

durée de la vidéo : 00h02mn29s
{} ©France télévisions

Un lieu d'échange entre enfants réfugiés 

Ce mardi 23 août, elle assistait à une projection de film avec d'autres réfugiés, organisée par l'association La Maison Ukrainienne à Bordeaux.

Diana explique venir  "chaque semaine, pour discuter avec d'autres enfants ukrainiens". La jeune fille compte bientôt apprendre le français, pour "trouver de nouveaux amis". "Je suis très contente qu'il y ait des activités comme ça, car sinon ma vie serait assez ennuyeuse".

Parmi les enfants présents, Nana, 12 ans, est logée par une famille française avec sa mère, ses frères, sa sœur et son petit chien. Arrivée au début de l'invasion, elle arrive déjà à s'exprimer en français.  "C'était très difficile d'apprendre la langue. J'ai beaucoup parlé avec des enfants de mon âge. Et après c'est venu tout seul". 

Les activités organisées par La Maison Ukrainienne permettent un moment d'échange, mais aussi de soutien : Olga Sauliak, psychologue, est à l'écoute des adolescents. Beaucoup expriment leur tristesse d'avoir dû quitter leur pays. 

Aujourd'hui, 20% de l'Ukraine reste occupée par les forces russes. Ce mercredi soir à 19h00, un rassemblement est organisé à Bordeaux pour commémorer les 31 ans de l'indépendance du pays. 

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