Amandine, 14 ans a souffert de harcèlement scolaire. Pour autant, sa demande de changement d'établissement a été refusée dans un premier temps par le rectorat de Bordeaux, car "non prioritaire". Grâce à la persévérance de ses parents et l'intervention du ministre de l'Éducation nationale, sa dérogation vient finalement d'être acceptée.
Elle a bien cru qu'elle allait revivre une nouvelle année de harcèlement. Mais en cette fin juillet, Amandine, collégienne de 14 ans, scolarisée en Gironde, peu souffler : la dérogation lui permettant de changer d'établissement scolaire vient finalement d'être acceptée.
Il aura fallu s'armer de patience pour cette jeune fille et ses parents, et même, l'intervention du tout nouveau ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal pour qu'elle puisse avoir la possibilité d'étudier, loin de ses harceleurs.
Harcèlement par messages
Pour Amandine, le cauchemar a commencé à la fin des vacances de Pâques. Cette collégienne de 14 ans, en classe de 4ᵉ, reçoit une notification sur son téléphone. "Un message qui disait que j'étais une BDH, c'est-à-dire une "bandeuse" d'hommes, donc une pute, raconte l'adolescente. Je n'ai pas compris, et j'ai vu que j'avais plein d'insultes du même genre sur mon téléphone".
La jeune fille, désarmée par ce déferlement de haine, prévient ses parents. "J'avais très peur de recevoir des nouveaux messages, donc mon père m'a dit de poser mon téléphone et de ne plus y toucher". Les envois se poursuivent, le père d'Amandine la conduit à la gendarmerie. Mais sur place, on leur conseille de passer d'abord par la direction du collège. "On m'a dit que si je portais plainte maintenant, j'allais rentrer dans un engrenage et ça serait compliqué". La fin des vacances arrive, Amandine retourne en cours "avec la boule au ventre". "Personne ne me parlait, tout le monde m'a regardé super-mal". À chaque tentative, l'épreuve est trop difficile.
Je pleurais, je n'avais aucune envie. J'avais envie de m'enfermer dans la voiture et de ne pas en sortir. Et une fois devant le collège, impossible de rentrer dedans. Je pleurais tellement.
Amandine, collégienne harceléeà France 3 Aquitaine
Une demande de dérogation refusée
Selon Aurélie, la mère d'Amandine, si le harcèlement par message a pris fin, l'attitude des autres élèves de sa classe reste hostile. Des attaques sur son physique, des taquineries, des moqueries... le tout sous forme d'agressions verbales, qui ne laissent aucune preuve. "Tout ça, Amandine le supportait extrêmement mal", témoigne Aurélie. Sur les conseils de son psychologue, l'adolescente se "crée une bulle". "Toutes les réflexions me passaient au-dessus, je ne parlais à personne, se souvient-elle. Je me retrouvais parfois enfermée dans les toilettes, à attendre que le temps passe". Le soulagement arrive lorsqu'elle apprend que son inscription est acceptée dans un nouveau collège. Mais, il sera de courte durée, la dérogation concernant l'affection d'Amandine a été refusée parle rectorat de Bordeaux. Une nouvelle fois, l'adolescente est submergée par l'anxiété.
Il m'est impossible de retourner dans mon collège. Ça voudrait dire revivre un enfer ? Vivre avec les personnes qui m'ont harcelée ?
Amandine, collégienne harceléeà France 3 Aquitaine
Un dossier qui remonte au ministère
Aurélie plaide la cause de sa fille, rappelle le contexte dans lequel la demande de dérogation a été effectuée. Puis, elle alerte les médias, qui interpellent le ministre de l'Éducation nationale sur le sujet. "J'ai mobilisé mes services et il m'a été confirmé qu'une solution lui serait proposée", a répondu Gabriel Attal auprès de nos confrères de BFM TV.
Effectivement, le 27 juillet, changement de cap : la direction de l'établissement souhaité rappelle Aurélie, et l'informe que le dossier d'Amandine est finalement accepté. Avec, en prime, les excuses du rectorat. "Ils se sont excusés, et nous ont expliqué qu'ils n'étaient pas informés que la demande concernait un cas de harcèlement", rapporte Aurélie.
Une décision qui sonne comme une délivrance pour Amandine, qui pourra terminer sereinement ses vacances scolaires, avant de se concentrer, dès le mois de septembre, sur ses cours de 3ᵉ et l'obtention du brevet des collèges.