Ils sont lycéens ou étudiants et mènent déjà une vie d’athlètes. À Bordeaux, Thomas, Coline et Hugo sont élèves studieux et sportifs de haut niveau. Trop jeunes pour Paris 2024, ils préparent les JO de 2028. Une jeunesse pas comme les autres, pour ces espoirs de médailles françaises.
À quatre mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, eux pensent déjà à 2028. Les JO de Los Angeles, un rêve californien pour Thomas, Coline et Hugo. Ces trois jeunes athlètes, encore lycéens ou étudiants dans la métropole bordelaise, s'entraînent du matin au soir pour espérer décrocher une médaille olympique aux États-Unis. Une vie pas comme les autres, faite de peu de temps libre et de beaucoup de sacrifices.
Coureur de 800 mètres et futur ostéopathe
Thomas fait partie de cette jeune génération d'athlètes girondins déjà en pointe. Il est le partenaire d'entraînement de Gabriel Tual, finaliste aux 800 mètres des JO de Tokyo. À 20 ans, l'étudiant en ostéopathie court déjà presque dans les temps d'une qualification aux Jeux Olympiques. Pour gagner les deux petites secondes encore manquantes, il lui reste quatre ans d'entraînement.
"Le rêve ? C'est une médaille olympique, potentiellement d'autres médailles, championnat d'Europe et du Monde. Le rêve, c'est de faire partie des meilleurs athlètes du monde", confie Thomas Marques de Andrade.
Les JO, ça se prépare sur plusieurs années : ce sont des heures d'entraînement, de souffrance aussi pour atteindre les objectifs et être content de ce que l'on fait.
Thomas Marques de AndradeCoureur 800 m
Les journées de Thomas débutent à 7 heures pour enchaîner les cours en école d'ostéopathie, puis les entraînements et la récupération. Chaque jour est un marathon :
"Ça me fait du bien de venir en cours, voir des personnes en dehors du sport, c'est important aussi pour la suite, après ma carrière sportive", explique Thomas. Des cours qu'il doit régulièrement rattraper à cause du retard pris par ses absences pour des compétitions ou des stages internationaux.
"Je n'ai pas l'impression de ne pas vivre ma jeunesse, parce que je sais que les moments que je vis dans le sport, d'autres ne le vivront pas", ajoute-t-il.
Son entraîneur, Bernard Mossant, cadre technique à la Fédération Française d’Athlétisme, voit en lui un vrai espoir de médaille : "Sa progression est linéaire, sans cassures, ça doit l'amener sur des performances qui permettent d'aller aux JO".
20h d'entraînement par semaine... et le bac en fin d'année
Coline Flavin, elle aussi, rêve des JO 2028. En sport étude au CREPS de Bordeaux, l'école des futurs champions, elle est du genre perfectionniste. En sport comme pour ses études. Elle vise une mention très bien au baccalauréat option scientifique. Et une médaille à Los Angeles dans une discipline atypique : le pentathlon moderne.
Cinq sports en un : tir sportif, natation, course, parcours d'obstacles et escrime. Elle enchaîne donc quatre entraînements différents, chaque jour, 20 heures par semaine !
"Tant que tu prends du plaisir dans ce que tu fais, ce n'est pas une contrainte. Quand je serai plus âgée, je ne pourrai plus faire tout cela. Donc, autant en profiter", raconte la lycéenne souriante.
Chaque matin, elle débute sa journée par des longueurs en piscine, seule discipline de son sport dans laquelle sa progression est plus lente qu'ailleurs. Puis la journée s'enchaînera avec les cours et ses trois autres entraînements en tir sportif, course d'obstacles et escrime.
"C'est quelqu'un qui encaisse bien les charges d'entraînements", raconte son entraîneur.
Elle veut toujours en faire plus, j'ai même tendance à la freiner. Même si je suis dur avec elle, je fais attention à sa récupération, à ce qu'elle ne se blesse pas.
Xavier CugatResponsable Pôle France Pentathlon Moderne
Les entraînements se succèdent, toujours avec le sourire, et une exigence qui force l'admiration de ses coéquipières comme Anouck Toulemonde : "c'est une fille très sérieuse, Coline, qui se donne toujours à fond. C'est un bon partenaire d'entraînement, une amie".
"Du jour au lendemain, on va passer un palier, sans trop savoir pourquoi", explique Coline. "Et puis, sans trop savoir pourquoi aussi, on va régresser. Je ne maîtrise pas comment je serai en 2028. On verra où cela nous mène", confie-t-elle.
16 ans et le para tennis de table dans la peau
On le croise aussi dans les allées du CREPS de Bordeaux où il est interne.
Hugo Nou vit à 600 km de sa famille bretonne. Il y a deux ans, il a mis les voiles pour se consacrer entièrement au para tennis de table où excelle ce lycéen en 1ère générale. Talent précoce de la discipline, il est numéro 2 français, tous âges confondus.
Ses dix entraînements par semaine et ses cours ne lui laissent que peu de temps pour les loisirs. Même les déjeuners se font à vitesse grand V avec ses amis du lycée. "J'ai un objectif sportif et scolaire : je préfère ne pas avoir de temps libre et réussir", explique Hugo.
2028, ce n'est pas si loin que cela en nombre d'années sportives : je suis là pour ça !
Hugo NouJoueur de para tennis de table
"Il est très créatif, il a envie de s'amuser. Il s'entraîne beaucoup, il est combattif et veut toujours bien faire", précise son entraîneur Florian Raillard.
Loin de sa famille, il ne rentre en Bretagne que pour les vacances, sauf quand il participe à des compétitions. Alors le soir, après ses cours de soutiens en mathématiques, il passe régulièrement un coup de fil à ses parents. Une petite visio qui soulage et qui rassure : "ça me permet de décharger quand ça ne va pas, ou quand ça va bien aussi ! Et puis ça rassure mes parents de savoir où je suis et si je vais bien", explique le jeune champion qui rêve d'une Marseillaise, médaille d'or au cou, à Los Angeles.
Comme Hugo, Coline et Thomas rêvent d'Amérique et espèrent bien faire partie du voyage pour Los Angelès en 2028. Ils auront auparavant la chance de vivre des JO à la maison, avec Paris 2024. Entre deux séances d'entraînements, ils suivront leurs championnes et champions à distance, avant peut-être un jour, de prendre leur place.