VIDÉO. Train : Le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine vote l'ouverture à la concurrence des TER

Après une séance houleuse au conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine ce 12 juin, les élus ont voté pour prolonger la convention de gestion des TER avec la SNCF pour sept ans et ouvrir ainsi les lignes TER à la concurrence. C'est grâce à une alliance socialiste et centriste que cette convention a été adoptée, tous les autres partis y étant opposés.

Après une séance houleuse au conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine, ce 12 juin à Bordeaux, les élus ont voté en faveur de la nouvelle convention de gestion, qui liera pendant sept ans la région à la SCNF et ouvrira ensuite les TER à la concurrence.

Une alliance avec les centristes, dont des élus du parti présidentiel Renaissance, ont permis à la majorité socialiste d'obtenir l'adoption de la convention. Tous les autres partis y étaient opposés. Des heures de débats, des transactions et des amendements ont étayé la séance, dans une ambiance parfois tendue.

Une mise en concurrence progressive dès 2027

Le président socialiste Alain Rousset a en effet choisi de prolonger la convention de gestion des TER avec la SNCF pour sept ans uniquement, alors même que la loi donne la possibilité de le faire pour dix ans. Mais le chef de l'exécutif régional veut engager rapidement la mise en concurrence, avant les prochaines élections régionales de 2028.

Il a prévu de la mettre en œuvre progressivement, par territoires. Le Poitou-Charentes sera le premier concerné, avec un appel d'offres qui devrait être lancé dès le mois prochain, pour une mise en œuvre prévue en 2027. Le Limousin - associé au Périgord - suivra puis le reste de l'Aquitaine.

Les écologistes, les communistes, la droite et l'extrême-droite opposés à cette réforme

Si le vote a permis de tester la solidité du groupe majoritaire socialiste, il a aussi permis de révéler les limites de l'alliance avec les communistes et les écologistes, qui ont voté contre. "On a une réforme inutile, brutale et injuste pour les régions", assène Jean-Louis Pagès, conseiller régional Europe écologie les verts (EELV), élu de Haute-Vienne.

À droite, les républicains (LR) et le rassemblement national (RN) y étaient également opposés. "C'est pour nous la défense du service public avant tout", affirme Albin Freychet, conseiller régional de l'extrême-droite. Un avis partagé par Pascal Coste, conseiller régional LR : "L'enseignement est clair : aujourd'hui la majorité socialiste aidée par les centristes permet d'ouvrir à la concurrence et de faire en sorte qu'on brade le service public."

Ils auraient souhaité que la région fasse le même choix que l'Occitanie récemment : renouveler tout de suite la convention avec la SNCF pour dix ans et se donner davantage de temps pour préparer cette mise en concurrence.

"Sur certains lots, la SNCF peut mieux faire", affirme Guillaume Guérin, vice-président du groupe LR-CPNT, élu de Haute-Vienne. "Nous ne sommes pas persuadés que des entreprises concurrentes à la SNCF seraient autant susceptibles de rendre un service à l'usager que peut le faire la SNCF, si elle s'en donne les moyens. Nous allons demander au président Rousset de renégocier avec la SNCF et de revoir sa position, qui est d'ailleurs assez surprenante pour un président socialiste".

Un mouvement de grève en toile de fond

Ce lundi 12 juin au matin, environ 250 cheminots manifestaient devant le conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine. Ils s'inquiètent des conséquences de l'ouverture à la concurrence des lignes TER, rendue obligatoire à partir de décembre 2023. Ils craignent que cela n'entraîne une dégradation du service, aux dépens des usagers et des cheminots.

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La politique, avec la dernière séance du Conseil Régional avant les grandes vacances ce lundi 12 juin, avec un dossier brûlant, celui de la nouvelle convention avec la SNCF et de l'ouverture à la concurrence des TER. Intervenants : Benoit Lematelot (responsable CGT Cheminots 87) ; Jean-Louis Pagès (conseiller régional du groupe "écologiste, solidaire et citoyen"), Guillaume Guérin, président du groupe LR au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et Alain Rousset (président PS du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine) ©Philippe Mallet - Noëlle Vaille - France 3 Limousin - France Télévisions

"L'usager n'aura pas le choix. Il n'y aura qu'une entreprise, ce sera soit la SNCF, soit une filiale de la SNCF, soit Véolia ou Transdev. C'est comme pour l'eau, quand on est à la Saur, on n'a pas le droit d'être en régie publique ou autre chose. Là, ce sera pareil", affirme Benoît Lematelot, de la CGT cheminots.

Ce mouvement de grève, qui a duré jusqu'au mardi 13 juin à 8h, a perturbé la circulation des TER en Nouvelle-Aquitaine.

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