Seize mois après les mégafeux, le feu couve toujours sous les sols de la forêt d’Hostens, en Gironde. Un phénomène inédit, qui n’a pas été enrayé par les fortes pluies récentes.
Le drone sillonne les airs de la forêt de La Teste de Buch, en Gironde, à la recherche de “points chauds”. “Ce sont des endroits, généralement visibles par des fumerolles, où la température est plus chaude que celle du sol en moyenne”, explique Franck Uteau, ingénieur au département de la Gironde. Sur son écran, un point rouge apparaît.
À côté, un chiffre : 200 degrés. C’est la température relevée à proximité de cette cheminée. “Ce sont des foyers actifs de lignite. Les sols sont régulièrement alimentés en oxygène, et le lignite agit comme le charbon”, explique Franck Uteau.
Plus fort que la pluie
Au total, 20 hectares possèdent encore des foyers actifs, malgré les fortes pluies de ces dernières semaines. “La pluie a fait gonfler les nappes phréatiques à certains endroits qui ont submergé les foyers et ont réussi à les éteindre, mais ce n’est pas le cas partout. Ailleurs, l’eau n’a pas réussi à éteindre le feu en sous-sol”, souffle l’ingénieur du département de la Gironde.
En Gironde, le département scrute quotidiennement ces foyers, responsable d’effondrements localisés, pour mieux comprendre un phénomène inédit. “On n'a pas la connaissance de ces feux. Il va y avoir une étude de projet avec le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), pour définir les couches de sous-sols et montrer les zones dans lesquelles le lignite a brûlé, celles ou il brûle encore et celles encore intactes”, indique Pascale Got, vice-président en charge de l’environnement au conseil départemental de la Gironde.
L’objectif, c’est de fractionner les couches intactes de lignite pour éviter la propagation du feu.
Pascale Got,vice-présidente en charge de l'environnement au conseil départemental de la Gironde
Une fois la zone sécurisée, le département pourra enfin mettre en place ces réserves biologiques à ciel ouvert qui visent à renaturer la forêt de La Teste. En 2020, le domaine avait perdu 400 hectares de forêt.