Un suspect du meurtre d'Alicia Faye en cavale, un deuxième libéré : "le narcotrafic maîtrise la justice", déplore l'avocat de ses parents

Six jours après la libération sous contrôle judiciaire du principal suspect dans le meurtre d’Alicia Faye, un second suspect, soupçonné des mêmes chefs d’accusation, vient lui aussi d’être libéré pour vice de forme. Un désastre pour l’avocat de la famille de la victime.

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La colère laisserait presque place à la sidération. Le 16 octobre dernier, Dane L., poursuivi pour le meurtre d’Alicia Faye et trafic de stupéfiants, disparaît dans la nature, après avoir été libéré pour vice de forme.

Une décision qui a engendré une grande colère et désolation auprès des parents d’Alicia Faye. Depuis, un mandat d’arrêt international a été lancé à l’encontre du suspect. Une demande formulée par Michaël Beulque, l’avocat de la famille d’Alicia Faye. Toujours en cavale, le fugitif n’a pas encore été retrouvé.

"Ils viennent de libérer Flaviano"

Le calvaire du couple girondin semble ne jamais se finir. Ce mardi 22 octobre, six jours à peine après la disparition du principal suspect, leur avocat a appris la libération d’un autre suspect, lui aussi protagoniste dans le meurtre de la jeune bordelaise. “Ils viennent de libérer Flaviano M., débute, laconique, Michaël Beulque. Les parents d’Alicia vont être furieux”, prévient-il.

Comme pour Dane L., le suspect, incarcéré à Nancy en Meurthe-et-Moselle, a été libéré pour vice de forme : l’arrêt de la Cour de cassation, mentionne la “méconnaissance des textes de la chambre d’instruction”. Cette dernière avait en effet maintenu en détention le prévenu, soupçonnant la corruption d’un agent pénitentiaire en sa faveur. Dans le même temps, plusieurs médias relataient la mise en examen d'un agent pénitentiaire pour trafic de stupéfiants et de téléphones.

Des motifs “insuffisants” pour la Cour de cassation qui a donc ordonné sa remise en liberté. “Ne constitue pas un élément de nature à caractériser un tel concert frauduleux un article de journal relatant la mise en examen, pour des faits commis en faveur de détenus, d’un agent pénitentiaire de la maison d’arrêt concernée”, indique la Cour de cassation, sans savoir si l'agent concerné et celui évoqué dans la presse étaient la même personne.

Cette deuxième libération pour vice de forme revêt cette fois une forme de désespoir. “Voilà comment le narcotrafic maîtrise la justice en France”, lance Me Michaël Beulque. Après trois ans d’attente, l’avocat et ses clients craignent les suites de cette affaire. “Les deux principaux suspects sont dans la nature, l’un d’entre eux est un fugitif recherché. C’est totalement ubuesque”, regrette l’avocat qui craint que Flaviano M., lui aussi sous contrôle judiciaire strict, ne tente de s’enfuir. 

Trois ans d'attente

À des milliers de kilomètres de sa Gironde natale, la vie d’Alicia Faye s’est brutalement arrêtée dans la nuit du 12 au 13 mars 2021, à Cayenne, en Guyane. Au petit matin de ce samedi, son corps est découvert dans un petit chemin, un trou de 9 mm dans la tête.  

La jeune Bordelaise faisait la “mule", en transportant de la drogue au-dessus de l'Atlantique pour se sortir de dettes d’argent liées à sa perte d’emploi suite au Covid. Il s’agissait de son second voyage, après une première tentative infructueuse. 
Dans cette affaire, la justice a longtemps été pointée du doigt pour ses lenteurs. La juge d’instruction, absente pendant de longs mois, avait finalement été remplacée en février 2024. 

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