L'université de Bordeaux Montaigne a fait le choix de reporter les examens prévus jeudi 9 janvier, jour de grève nationale. L'univeristé de Bordeaux, elle, n'a pas fait ce choix.
Bordeaux Montaigne reporte les partiels.
La nouvelle est tombée ce matin. La présidence de l'université Bordeaux Montaigne a décidé de reporter les partiels prévus ce jeudi 9 janvier. Un mail a été envoyé ce matin aux enseignants et étudiants. Les examens auront finalement lieu le 15, 16, 17 et 18 janvier prochains.
Deux éléments ont motivé cette décision dit-on du côté de la communication de la présidence de l'université. C'était en effet une demande des étudiants mobilisés contre la précarité étudiante et la réforme des retraites. Mais une autre problématique a été prise en compte : la capacité des élèves à pouvoir se rendre aux examens avec un trafic des transports en communs perturbé ce jour là.
Tous les étudiants de Bordeaux Montaigne devant passer leurs partiels du premier semestre sont donc concernés sauf ceux en contrôle continu.
Grève nationale du 9 janvier : les partiels de l’université Bordeaux Montaigne reportéshttps://t.co/OQpBfMJMQL pic.twitter.com/3D7D7Jarfx
— Sud Ouest Bordeaux (@SO_Bordeaux) January 7, 2020
L'université de Bordeaux fait un autre choix.
Le site de la Victoire avait été occupé par les étudiants dès le 18 novembre dernier, pour dénoncer la précarité étudiante. Les examens prévus fin décembre avaient été reportés en avril prochain.
Le site étant toujours fermé suite à des dégradations, les partiels prévus en revanche cette semaine (master de sociologie) ont bien eu lieu, mais de manière délocalisés. On ne connaît toujours pas la date de réouverture de l'université de la Victoire, des travaux de sécurisation du site devant être réalisés.
Bordeaux : suite à des dégradations, la fac de la Victoire restera fermée plusieurs semaines https://t.co/FFbRFSRLv7
— WIT FM (@witfm) January 6, 2020
Pour le reste de l'université de Bordeaux, contactée par téléphone via son service de presse, la diretion de l'université de Bordeaux a décidé de ne rien changer au calendrier des examens. Elle assure que la tolérance primera, comme le 5 décembre, pour les éventuels retardataires.
"On n'est pas tous logés à la même enseigne"
Les étudiants disent regretter cette différence de traitement entre les universités bordelaises. Antonin, étudiant en master 2 de sociologie à la Victoire n'est pas directement concerné, mais il dénonce cette situation. "Maintenir les partiels une journée de mobilisation alors qu'on n'a pas les moyens de refuser de passer les examens... Cela nous empêche d'aller manifester".
"Par ailleurs, la problématique des transports persiste, explique-t-il, les trains fonctionnent encore mal et jeudi une grève dans les bus et trams bordelais est annoncée, cela va pénaliser les étudiants qui vivent en dehors de Bordeaux et qui sont souvent les étudiants les plus précaires".
Certains gardent espoir, comme Jahan Lutz en L2 de philosophie à Bordeaux Montaigne. "On a obtenu de la direction de Bordeaux Montaigne que les examens soient reportés, c'est très bien", se réjouit-il. "Une AG a eu lieu hier à Talence avec des étudiants, des enseignants et des personnels de l'Université de Bordeaux", raconte-t-il. "Pour l'instant ça reste en suspend, on va essayer de faire pression avec des arguments juridiques et une pression politique".
Jérôme Gaudin, professeur de physique à l'Université de Bordeaux, était lui aussi à cette assemblée générale hier. "Il faut que les examens puissent se passer dans de bonnes conditions "explique l'enseignant encarté Sud-Recherche. "Nous avons alerté la présidente, un courrier lui a été adressé à l'issue de cette AG". Pour autant, il n'est pas optimiste : "vu la considération que la présidence a montrée envers les enseignants et les étudiants du site de la Victoire fin décembre, et la façon dont ça a été géré, je ne pense pas que la présidence va tenir compte de nos demande". Reste aussi à savoir combien d'enseignants refuseront de surveiller les examens. Jérôme Gaudin, lui, sera jeudi 9 janvier, dans les rues bordelaises pour manifester.