En marge d'un déplacement auprès de viticulteurs, Marc Fesneau s'est exprimé jeudi 19 juillet sur l'appel d'offre pour la vaccination contre la grippe aviaire, perdu par Ceva Santé animale. Le ministre a laissé entendre que l'entreprise girondine n'avait pas répondu aux critères demandés.
"J'ai qu'un sujet, c'est d'avoir des prestataires qui sont en capacité, en logistique et en nombre et en délai de me faire une vaccination qui démarre au 1er octobre." Cette petite phrase, prononcée par le ministre de l'Agriculture est-elle une pique adressée à l'entreprise Ceva santé animale ?
Pas de "procès d'intention"
En visite dans l'Entre-deux mers ce jeudi pour rencontrer des viticulteurs touchés par le mildiou, Marc Fesneau a été interrogé au sujet de l'appel d'offre concernant la vaccination contre la grippe aviaire. Deux laboratoires étaient en lice pour remporter le marché, dont Ceva Santé animale basé à Libourne. Mais c'est son concurrent allemand, Boehringer Inglelheim, qui a été préféré par le ministère. Une décision qui a suscité des réactions du président de région Alain Rousset ou encore du maire de Libourne Philippe Buisson, tous deux appelant à défendre "la souveraineté alimentaire".
"Je comprends absolument volontiers la déception des uns et des autres, mais je trouve que c'est pas bien de faire des procès d'intention. Vous vous doutez bien que le ministre de l'Agriculture il est aussi soucieux, compte tenu de son parcours, y compris d'élu local, de ce que sont les entreprises. Il y avait un certain nombre de critères, ils sont publics, enfin bref, on ne pas rentrer dans une polémique", a poursuivi le ministre.
Voir la réaction de Marc Fesneau, interrogé sur la vaccination contre la grippe aviaire.
Un référé déposé
Ceva santé animale, a déposé un référé auprès du tribunal administratif de Paris pour contester la décision du ministère. "Je suis convaincu qu’impliquer plusieurs acteurs dans le processus de vaccination aurait été la simple application d’une forme de principe de précaution", précisait son PDG Marc Prikazsky.
Une position indéfendable, répond le ministre. "Je ne considère pas crédible d'aller dire aux éleveurs qui en sont à leur 3e épisode, 'je ne suis pas en situation de vacciner, c'est une question d'équilibre entre des firmes". Il y a des gens, qui tous les jours, perdent beaucoup d'argent entre le dépeuplement et l'abattage massif. Ça c'est une priorité", a-t-il rétorqué.
Ceva Santé animale avait déjà fait part en début de semaine de sa "surprise", face à la décision de l'administration française. Contactée ce vendredi 20 juin au sujet des propos de Marc Fesneau, l'entreprise déclare s'en tenir au référé et vouloir "laisser la justice faire son travail".