En Gironde, de nombreux viticulteurs subissent le mildiou dans les vignes, cette maladie causée par un champignon qui se développe avec l'humidité. Ils espèrent limiter les pertes de raisins avec les traitements.
Comme des taches d'huile sur les feuilles : c'est le mildiou de la vigne qui a fait son apparition il y a peu de temps dans des propriétés.
A Escoussans, dans son domaine de l'Entre-deux-mers, Baptiste Onillon-Millet a le pas rapide. Il parcourt les allées pour regarder l'état des vignes. "Il y a du rot-gris qui attaque ici. Il n'y a plus d'espoir une fois que cela apparaît mais il faut sauver le reste de la grappe et ça va très vite. Si une tâche n'est pas traitée, c'est 1000 taches par jour qui arrivent".
Ce jeune vigneron possède 30 hectares, dont un tiers de parcelles en bio, et sait qu'il faut être réactif pour ne pas perdre une récolte.
"En trois jours, si il y a une grosse attaque, on met une récolte par terre. Quand on voit les premiers signes, il faut donc agir vite".
Baptiste Onillon-Millet, viticulteurA France 3 Aquitaine
Cuivre et souffre
Face au mildiou, un champignon "oomycète" originaire d'Amérique du nord, Baptiste Onillon-Millet traite ses vignes avec du cuivre et du soufre presque quotidiennement.
Mais quand il pleut, il faut tout recommencer. "Pour l'instant, la récolte est sauvée. On aura entre 1 et 10 % de pertes mais on reste inquiet", concède le vigneron.
Plus près de Bordeaux, à Quinsac, Sylvère Coquereau a des vignes touchées aussi depuis une quinzaine de jours. "Cette semaine, j'ai déjà traité deux fois et je vais recommencer demain (Ndlr : samedi)", dit le vigneron en biodynamie qui utilise de l'écorce de bourdaine en décoction, en complément de la "bouillie bordelaise", une préparation constituée de chaux et de sulfate de cuivre, autorisée en agriculture biologique.
Plusieurs fois par jour, il vérifie la météo en espérant de la chaleur et pas de pluie. C'est justement le cas dans les jours à venir.
"C'est arrivé très vite, en l'espace de quinze jours, il n'y avait rien. Deux jours après, j'en voyais presque partout".
Sylvère Coquereau, viticulteurA France 3 Aquitaine
Il y a cinq ans, lors de la dernière grosse épidémie de mildiou, ce vigneron avait perdu 95% de sa récolte. Il surveille donc activement, lui aussi, ses vignes pour ne pas subir trop de pertes aux prochaines vendanges.