Chaque année, ce sont environ 28 millions de litres de peinture qui sont déposées en déchetterie. Recycler ces peintures permet d’éviter l’émission de 150 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Fondée en 2017, Circouleur récupère les fonds de peinture, du pot des particuliers aux déchets des fabricants, pour fabriquer de la peinture neuve.
Labellisée Greentech Innovation par le Ministère de la Transition écologique, Circouleur donne une seconde vie aux peintures usagées. L'émission Ô Boulot vous en dit davantage sur cette start-up installée en Gironde.
Un concept inédit en France
Cette peinture recyclée est constituée à plus de 70 % de matière revalorisée, ce qui fait d’elle la peinture la plus écologique sur le marché. Résultat : un bilan carbone réduit de 80 % par rapport à une peinture classique, des émissions de COV, composés organiques volatils offrant ainsi une meilleure qualité de l’air intérieur.
En faisant des travaux de peinture chez moi, je me suis demandée ce que devenaient les pots entamés. En parallèle, je cherchais à monter une entreprise avec un impact positif sur l’environnement et qui ait du sens pour moi. J’ai alors fait des recherches, découvert que nos peintures acryliques sont incinérées alors que les Québécois les recyclent depuis plus de 20 ans. J’ai alors décidé de me lancer dans l’aventure et de monter la filière de recyclage en France !
Maïlis, fondatrice et ingénieure chimiste
Circouleur propose des peintures écologiques haut de gamme déclinées en 14 couleurs tendance et fabriquées suivant des recettes minutieusement élaborées en laboratoire.
Aujourd’hui, la jeune pousse sous-traite la fabrication de ses peintures, mais l’objectif est de pouvoir, très prochainement, développer sa propre usine de fabrication.
Maïlis Grau, fondatrice de Circouleur répond à nos questions
Comment vous est venue cette idée de donner une seconde vie aux peintures usagées ?
Je suis à la fois chimiste et bricoleuse, et quand je me suis rendu compte que les restes de peintures à l’eau que je ramenais à la déchetterie finissaient tous brûlés, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose ! À l’époque, je voulais créer mon entreprise et qu’elle ait une action positive sur l’environnement. Créer une filière de recyclage pour ces peintures était un projet qui me parlait !
Quelles sont les principales caractéristiques de vos peintures ?
Pour l’utilisateur, il n’est pas possible de faire la différence avec une peinture conventionnelle de bonne qualité. Elle est très couvrante et a de belles couleurs tendance. La différence, c’est l’impact de sa fabrication. Comme elle vient de matières recyclées auxquelles on a évité l’incinération, son empreinte environnementale est très réduite : son bilan carbone est divisé par 12 par rapport à une peinture conventionnelle, et elle utilise aussi beaucoup moins d’eau. Et il y a aussi un impact social positif : nous créons des emplois pour des personnes en insertion.
Aujourd’hui, vous sous-traitez la fabrication de vos peintures, mais votre souhait est de pouvoir ouvrir votre propre usine de fabrication. Où en est ce projet ?
Nous sommes encore en recherche d’un local pour nous accueillir, pas si facile quand on veut rester sur son territoire ! Nous avons des pistes en train de se concrétiser, et on a hâte d’y être !
Cette année, Circouleur a réuni 1,2 million d’euros pour passer à la vitesse supérieure. La start-up a également noué un partenariat avec Sarp Industries, filiale de Véolia, qui va lui permettre d’accéder plus facilement aux déchets de peinture et ainsi augmenter sa production.
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