Quelles sont les visions de cette liste conduite par François-Xavier Bellamy sur l'agriculture, qui vient de connaître une grave crise ? Sur le pacte vert et l'écologie, les transports ferroviaires, les méga camions, l'immigration ? Nous avons posé toutes ces questions à Géraldine Amouroux, candidate originaire de Gironde. L'intégralité de l'interview est à découvrir en vidéo à la fin de cet article.
"L'Europe, encore, mais en mieux." Sous les couleurs des Républicains (LR), la conseillère départementale de la Gironde, Géraldine Amouroux aime à rappeler le positif de l'Union européenne, "si importante dans notre quotidien." Mais à l'image du programme LR, elle souligne la nécessité d'une réforme : "L'Europe a besoin de se corriger."
Augmenter la Pac
En tête de ces "corrections", l'agriculture. Primordiale, pour l'élue néo-aquitaine installée dans la première région agricole de France. "L'Union européenne doit être une protection pour les agriculteurs", argumente-t-elle. Ça veut dire nous battre pour stabiliser, sinon augmenter le budget de la Pac."
C'est elle qui a cristallisé les tensions il y a quelques semaines. En tête, les lourdeurs administratives pour obtenir son versement. "Nous voulons d'abord lutter contre les retards pour que les agriculteurs puissent vivre décemment."
En 2019, 26% des agriculteurs étaient sous le seuil de pauvreté.
Géraldine AmourouxCandidate LR aux élections européennes
Selon le programme de son parti, l'agriculture est également mise en difficulté par le Pacte vert "qui prône la décroissance par la réduction du rendement." La déclinaison agricole de ce pacte, pointée du doigt par les agriculteurs, serait "un empilement de normes, qu'il faut imposer à tous les partenaires commerciaux de l'Union européenne."
"L'écologie du bon sens"
L'objectif principal du Pacte vert, véritable arsenal législatif, est d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Mais il a déjà du plomb dans l'aile : le texte relatif à la réduction de 50% de l'usage des pesticides est désormais enterré. La candidate ne veut pas "parler de recul" sur le sujet. "Notre vision de l'écologie est celle du bon sens, aux antipodes de la vision antihumaniste, voire de décroissance des plus radicaux."
Tout le monde a conscience des enjeux. Il n'y a pas d'un côté ceux qui veulent sauver la planète, et de l'autre ceux qui veulent la détruire.
Géraldine AmourouxCandidate LR aux élections européennes
Elle remet en cause la conception de certains de ses adversaires. "L'écologie ça ne se décrète pas, ça se finance. Ce n'est pas avec des bonnes paroles qu'on parvient à obtenir des résultats."
Investir dans le fret ferroviaire
Concernée par le projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, Géraldine Amouroux plaide pour une vraie politique de l'Union européenne sur le ferroviaire. "A la fois en finançant des grands trajets de passagers et de fret, urbains et interurbains pour faire progresser le réseau sur l'ensemble du continent."
Une manière de contrer la menace des méga camions, qui pourraient arriver dans le pays. L'Union européenne a récemment voté en faveur d'une circulation facilitée de ces engins de 25 mètres de long qui pèsent près de 60 tonnes.
Dans notre région et notre agglomération par exemple, les infrastructures routières ne seraient pas adaptées.
Géraldine AmourouxCandidate LR aux élections européennes
Déjà en circulation dans plusieurs pays de l'Union, ils sont toujours interdits en France. Les députés devraient acter leur décision d'ici juin prochain.
Des barrières physiques aux frontières
Historiquement, l'Union européenne a toujours été une terre d'immigration. Mais la candidate estime que "l'Union doit d'abord protéger ses frontières."
L'immigration est une chance si elle est maîtrisée. Aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies.
Géraldine AmourouxCandidate LR aux élections européennes
A rebours des membres de son parti européen, le chef de file des Républicains François-Xavier Bellamy a voté contre le récent pacte asile et migration du Parlement européen. Jugé trop laxiste selon lui et "vidé de sa substance", selon Géraldine Amouroux. "A l'échelle européenne, il faut un soutien financier et logistique pour accueillir les migrants et distinguer immigration régulière et irrégulière."
Par soutien logistique, elle entend redonner une capacité d'action à Frontex, l'agence chargée de surveiller les frontières du territoire : "Il n'y aura pas forcément besoin de barrières physiques, si Frontex dispose de meilleurs moyens humains."
Le défi majeur de son parti, selon la candidate : "celui d'assurer la paix en renforçant notre alliance pour faire face aux dangers qui n'ont jamais été aussi forts ces dernières années."
VIDÉO => L'entretien en intégralité