Lors de son discours d'ouverture au Salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron a plaidé pour que le vignoble français soit le premier du monde sans glyphosate. Qu'en pense Bernard Farges, vice-président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), qui utilise le produit contesté ?
Sur son exploitation de l'entre-deux-mers, à Mauriac en Gironde, le viticulteur et vice-président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) Bernard Farges s'apprête à désherber ses pieds de vigne.
Il utilise du glyphosate, avec parcimonie, comme l'y oblige le cahier des charges de l'appellation "vin de Bordeaux". "On limite l'usage des produits de désherbage sur une bande très étroite autour des pieds de vignes" précise-t-il.
Comment juge-t-il l'ambition du chef de l'Etat, qui a plaidé ce samedi 23 février pour que le vignoble français soit le "premier vignoble du monde sans glyphosate" ?
Cet herbicide largement utilisé par les agriculteur et classé comme "cancérigène probable" par l'OMS, possède de nombreuses alternatives, comme le désherbage mécanique. Mais le rapport coût- efficacité n'est pas toujours au rendez-vous.
Si le Bordelais veut faire office de bon élève, pour le vice-président des vins de Bordeaux, la route est encore longue vers l'abandon total du chimique.
Réduire à 60% c'est possible
"Réduire à 60% c'est possible. Il faut s'adapter, et trouver des solutions pratiques, sous trois ans c'est possible", juge Bernard Farges.
"En revanche, aller à 100%, cela necessitera un soutien de l'Etat pour des produits beaucoup plus doux qui vont arriver. Mais pour cela, il faut soutenir les entreprises qui vont les développer, cela prendre un peu plus de temps, cela prendra entre cinq à huit ans" estime-t-il.
Reportage : Un vignoble sans glyphosate ? La route est encore longue dans le Bordelais, selon le vice-président du CIVB