Cap Ferret : le Conseil de protection de la nature rejette le réensablement de la Pointe pour lutter contre l'érosion

Le Conseil national pour la protection de la nature a émis un avis défavorable à un projet décennal de réensablement de la pointe du Cap Ferret, la presqu'île qui ferme le bassin d'Arcachon, en Gironde.

Il s'agissait de puiser sur dix ans plus d'un million de mètres cube de sable en mer, sur un banc proche, pour consolider la ligne de côte.

La pointe du Cap Ferret, cette flèche sablonneuse où de nombreuses célébrités possèdent des résidences secondaires, subit une érosion de quatre à cinq mètres par an, selon l'Observatoire de la Côte Aquitaine.

Pour lutter contre l’assaut de l'océan à cet endroit, le Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (Siba) a imaginé un plan d'envergure en plusieurs étapes : décharger 300.000 m3 la première année et ensuite redéposer 150.000 m3 tous les deux ans, du sable prélevé sur le banc du Bernet, de l’autre côté du Bassin.

Le syndicat a déjà mené une action similaire au Pyla-sur-Mer.

Mais cette fois, il a appris qu'il devait revoir sa copie : le Conseil national de la protection de la nature a rendu un avis défavorable et rappelle que la politique nationale sur l’érosion du trait de côte est de s’adapter et d'éviter « la défense systématique contre la mer ».

Pourquoi cet avis défavorable ?

Le Conseil reproche à ce plan d’avoir « sous-estimé » ses impacts, « en particulier pour le milieu marin », citant le cas des zostères, des plantes aquatiques, ou « les récifs d’hermelles », des vers marins.

L'institution qui est rattachée au ministère de l’Écologie, note aussi que la zone contient un « fort gisement de palourdes et des élevages d’huîtres générant chacun de forts revenus » et joue « un rôle de nurserie » pour de nombreuses espèces, dont les anguilles, la sole, le bar, etc.

Pour le Conseil, il faut aussi mieux étudier l’impact du bruit pendant les travaux, du recours envisagé au sable terrestre en cas d’urgence et les conséquences hydrodynamiques pour les courants marins. 

La directrice générale des services du Siba ne veut pas minimiser cette décision : "Dans ce genre de dossier au long cours, vous avez toujours des demandes d'informations et des études complémentaires à réaliser, réagit Sabine Jeandenand. 

Benoît Bartherotte habite tout au bout de la pointe, là où l'exposition est la plus forte.

Depuis 40 ans, il remblaie inlassablement sa propriété en déversant des tonnes de roche. L'homme d'affaires qui en a fait un défi personnel a construit une digue, une immense muraille de pierres qu'il faut sans cesse entretenir estime que "le plan du Siba n’a pas de sens", ici, le sable arrive naturellement ! ".  

Et de préciser : " Il est plus écologique et plus économique de capter du sable qui transite naturellement devant la Pointe plutôt que d’en transporter artificiellement à grand frais".

Interview de Benoît Bartherotte réalisée ce jeudi 11 juin > 

Le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon qui a estimé son projet sur 10 ans à 14 millions d’euros à l'intention d'apporter des compléments d’information à la Direction régionale de l’environnement (Dreal) et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) dans les prochaines semaines.

 

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