Le préfet de la Gironde demande au maire de Lège-Cap-Ferret de mettre en œuvre des décisions lourdes pour protéger la pointe et ses habitants de l'érosion. Un rapport d'experts recommande des réalisations en urgence.
On est dorénavant dans l'urgence. C'est ainsi que la préfecture de Gironde présente ces mesures à mettre en oeuvre face à l’accélération du phénomène d’érosion à la pointe du Cap-Ferret.
Ce secteur, à l'entrée du Bassin d'Arcachon, est particulièrement exposé. Le Préfet de Gironde fait directement le lien avec les changements climatiques.
L’accélération du phénomène d’érosion de la pointe du Cap-Ferret est une réalité du réchauffement climatique que personne ne peut désormais contester. L’État entend agir pour accélérer en la matière la prise de conscience et minimiser, autant que possible, les conséquences inéluctables qui vont découler de ce phénomène.
Pour éclairer sa prise de décision, le préfet a sollicité à l'automne le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA). Cet organisme aide à l'expertise et notamment sur les risques littoraux.
Sur ce secteur précis de la commune de Lège-Cap-Ferret ( Gironde ), le rapport scientifique a identifié deux secteurs à risque à court terme car :
Il s'agit de la plage océane à la pointe et les ouvrages de protection contre la mer à l’intérieur du bassin depuis la pointe jusqu’à chez « Hortense ».Le maintien du trait de cote à la pointe paraît très hypothétique à court ou moyen terme, et la stabilité des ouvrages ne peut être garantie avec des risques d’effondrement brutal non prévisibles.
Il y a donc urgence à suivre les recommandations du centre d'études... De fait, le préfet a demandé des mesures fortes au maire de Lège-Cap-Ferret, par courrier envoyé mercredi 6 février " d’interdire, sans délai, au titre de son pouvoir de police, tout cheminement du public sur les ouvrages depuis « chez Hortense » jusqu’à la pointe et de procéder à la fermeture au public des différents accès à ces ouvrages"
Principe de précaution d'urgence
Le préfet exige aussi que la mairie anticipe fortement les risques de brèche et d’effondrement brutal des ouvrages. Il le prie d’intégrer, sous 3 mois, dans son plan communal de sauvegarde, un plan de gestion de crise pour la pointe et la zone des 44 hectares, une zone très prisée du Cap Ferret.
Nouveauté : il faut prévoir des procédures d’évacuation d’urgence des populations.Le principe de précaution prend toute son ampleur.
?Le préfet Didier LALLEMENT demande la mise en œuvre de mesures d'urgence face à l'accélération du phénomène d'érosion à la pointe du #CapFerret.
— Préfet de Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde (@PrefAquitaine33) 7 février 2019
Les précisions ?https://t.co/M78RLyhT1U pic.twitter.com/uQwcjq6RAh
Les tempêtes et les fortes marées hivernales n'épargnent plus cet environnement. La mairie a aussi du pain sur la planche pour mettre à jour sa stratégie de rechargement de la plage et de la dune pour tenir compte de l’accélération de l’érosion dunaire et des départs répétés des sédiments apportés en urgence cet hiver. Cette stratégie devra être élargie à l’ensemble du périmètre de la pointe.
La mairie de Lège-Cap-Ferret est également soumise à l'obligation d'informer les habitants de tous ces risques et mesures engagées, et ce au plus vite.
Enfin, il est dorénavant incontournable d'intégrer tous ces risques établis dans son plan communal de sauvegarde.
Michel Sammarcelli, actuel maire est hospitalisé. C'est donc Philippe de Gonneville qui assure l’intérim et qui devra mettre en musique toutes ces consignes.