La Gironde pourrait bien être touchée par une nappe d'hydrocarbure liée au naufrage du "Grande America". Le navire italien "Grande America", a sombré avec 2 200 tonnes de fioul lourd et des matières dangereuses au large de la Rochelle.
Une pollution qui fait suite à l'incendie ce dimanche puis au naufrage du Grande America, un navire italien qui a sombré au large de la Rochelle.
Le bateau transportait 2 200 tonnes de fioul lourd dans ses soutes, ainsi que 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses, notamment de l'acide chlorhydrique et de l'acide sulfurique.
"Au cours du vol réalisé cet après-midi au-dessus de la zone de naufrage du Grande America par l'avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale, une nappe d'hydrocarbures a été localisée", a indiqué dans la soirée la préfecture maritime dans un communiqué.
[#GrandeAmerica] Images de la nappe d’hydrocarbures depuis l'avion de patrouille maritime @MarineNationale : elle s'étend sur 10 km de long pour 1km de large. @SGMer @MarineNationale @EMSA_LISBON @FdeRugy @douane_france @CedreBrest @SecCivileFrance @MarinsPompiers @Min_Ecologie pic.twitter.com/bIcLFL6liv
— Premar Atlantique (@premaratlant) 14 mars 2019
Une nappe de dix kilomètres carrés
C'est cette nappe qui s'étend sur une dizaine de kilomètres carrés (un kilomètre de large sur dix de long) qui devrait se rapprocher des côtes de Nouvelle-Aquitaine entre dimanche et lundi, selon la préfecture.La nappe se trouve actuellement à 200 kilomètres des côtes de la Rochelle
Le préfet maritime a, à plusieurs reprises, mis en demeure mercredi matin l'armateur, Grimaldi Group, de "mettre fin au danger pour la navigation et l'environnement marin représenté par les conteneurs et autres éléments à la dérive" et de "traiter les éventuelles pollutions maritimes".
L'Argonaute, un navire spécialisé dans la lutte anti-pollution est sur zone, assure la préfecture-maritime. Des experts du Cepol (cellule anti pollution) sont à bord afin d'estimer les dégâts et d'anticiper le tracé de cette nappe d'hydrocarbure.
Peut-on parler de marée noire ?
La préfecture maritime préfère parler de "pollution maritime", plutôt que de marée noire. Le Grande America, qui n'est pas un pétrolier, a perdu 2 200 tonnes de fuel, un carburant qui servait de combustible au navire. A titre de comparaison, l'Amoco Cadiz, responsable d'une marée noire dans le Finistère en 1978, avait à son bord 230 000 tonnes de pétrole quand il s'est échoué.
L'Erika, naufragé en 1999, et responsable d'importants dégâts sur le littoral atlantique en transportait 30 000.
"Pollution localisée"
Le préfet, qui s'exprimait mercredi lors d'une conférence de presse a tenu à se montrer rassurant sur les matières dangereuses répertoriées dans le navire.L'éventuelle pollution qui pourrait être causée par ces produits "serait très localisée", a estimé le vice-amiral d'escadre. "La dilution dans l'espace océanique n'entraînerait pas de conséquences graves pour l'environnement", a-t-il ajouté, soulignant qu'une grande partie de ces produits avaient vraisemblablement déjà brûlé.
La Gironde se prépare
Quelques soient les discours officiels, pour les défenseurs de l'environnement, la prudence, et surtout l'anticipation est de mise. Coté LPO, la Ligue de protection des oiseaux, des consignes ont été envoyées aux soigneurs, et les bénévoles ont été informés de la situation.
Les préfecture de la Charente-Maritime et de la Gironde ont placé leurs départements respectifs en pré-alerte du plan Polmar-terre, permettant de faire face à des pollutions marines à terre.
"Cette phase comprend la préparation et le prépositionnement des moyens anti-pollution nécessaires, et l’organisation des opérations de reconnaissance à venir", précisent les préfectures dans un communiqué commun.