La cour d'appel de Bordeaux a rendu sa décision ce jeudi : l'instruction sur l'accident de car de Puisseguin est relancée. Une "très bonne nouvelle" pour les avocats des parties civiles, qui s'interrogent notamment sur la conception du bus. Quarante-trois personnes sont mortes dans l'accident.
C'est une petite victoire pour les avocats : l'instruction sur l'accident de Puisseguin va reprendre. Les investigations sur les causes de ce dramatique accident, qui avait entrainé la mort de 43 personnes, vont donc être relancées.
En octobre 2021, six ans après les faits, alors que le parquet réclamait les mises en examen de quatre sociétés pour homicides et blessures involontaires en raison de manquements, le juge d'instruction avait prononcé un non-lieu. Il avait considéré que seul le chauffeur du camion, décédé dans la collision avec son fils, pouvaient être mis en cause. Les avocats de victimes et de leurs familles avaient fait appel de cette décision.
"Une très bonne nouvelle"
"On a eu gain de cause sur l'ensemble des points qu'on avait développés il y a quelques mois devant le chambre de l'instruction. C'est une toute nouvelle instruction qui s'ouvre aujourd'hui", a déclaré à la presse Me Marie Mescam. L'avocate des parties civiles s'est félicitée que les investigations portent notamment sur "la conception du bus, avec l'implication de Mercedes", afin de déterminer "si les obligations de sécurité ont été respectées".
"C'est une très bonne nouvelle ! Il va donc y avoir une nouvelle instruction avec deux nouveaux magistrats", s'est également réjouit Me Antoine Chambolle, avocat du collectif des victimes.
Une autre bonne nouvelle, car on s'est battu pour cela, c'est que Mercedes va être entendu en tant que témoin assisté. On a enfin l'instruction que l'on méritait d'avoir !
Me Antoine Chambolle, avocat du collectif des victimes de Puisseguinà rédaction web France 3 Aquitaine
Me Chambolle s'est dit satisfait "d'avoir été entendu sur les points que nous avions soulevés." "Nous allons voir enfin si l'autobus, construit en 2009 avec les matériaux utilisés, respectait bien les normes", a-t-il ajouté.
La responsabilité de Mercedes en question
Le 23 octobre 2015, vers 7h30, le conducteur d'un camion qui circulait sur la départementale 17 au niveau de Puisseguin, dans le nord Gironde, perd le contrôle de son véhicule. Son camion s'est alors déporté et placé en travers de la route. Au même moment, en face, arrive un autocar transportant des personnes âgées, en route pour une journée d'excursion dans le Béarn.
La collision est inévitable. Immédiatement après le choc, le bus s'enflamme, les passagers se retrouvent piégés. Quarante-et-un d'entre eux vont périr dans l'accident, ainsi que le chauffeur du camion et son fils de trois ans, qui l'accompagnait.
Les premières investigations du bureau d'enquête sur les accidents du transport terrestre (BEA-TT) avaient mis en cause le réservoir de carburant additionnel, non homologué, dont était équipé le poids lourd. Les familles de victimes, elles, pointent du doigt les matériaux utilisés dans l'autocar de marque Mercedes, qui s'est embrasé en quelques secondes.