La direction d'Airbus Group (ex-EADS) a détaillé, hier, lundi son plan de 5.800 suppressions d'emplois visant à améliorer sa compétitivité dans la défense et l'espace. Un plan qui se traduira par des coupes sévères dans plusieurs usines dont l'établissement girondin d'Astrium.
Après quatre heures de réunion dans un château de la banlieue toulousaine, la direction confirmait le chiffre de 5 800 suppressions de postes déjà avancé en décembre dernier.
En France, les plus grosses coupes se concentrent sur les principaux établissements d'Astrium (Espace) avec
- 396 suppressions sur le site de Toulouse,
- 309 aux Mureaux dans les Yvelines,
- 213 à Bordeaux
Les syndicats français ont souligné que la direction n'avait encore rien dit des issues envisagées pour les salariés (départs volontaires, retraites, mutations, licenciements).
Le coordinateur de la CFTC Olivier Esteban déplore que le groupe "remette les informations sur le sort des salariés au coup prochain", peut-être lors du prochain comité européen le 20 février.
Pour Michel Molesin (CGT), il "n'y a toujours aucune justification à ce plan, alors que les salariés sont en surchauffe au travail".
De son côté, le Directeur des Ressources Humaines (DRH), Thierry Baril, a qualifié la réunion
de "constructive" tout en réaffirmant la nécessité du plan. "Nous constatons une érosion de notre carnet de commandes sur les activités spatiales et de défense, c'est problématique si nous ne réagissons pas aujourd'hui", a-t-il déclaré.
L'usine allemande de la branche Cassidian (Défense) à Manching (sud de l'Allemagne), coeur de la fabrication de l'avion de chasse Eurofighter, devrait ainsi perdre plus de mille emplois.
"Toujours plus compétitif"
Selon lui, l'avenir dépendra de commandes hors d'Europe, faute de "grands programmes de développement européens sur les activités défense et espace dans les 10 prochaines années", ce qui impose d'être "toujours plus compétitif que les concurrents" .
Un porte-parole du groupe a rappelé qu'il serait proposé aux personnels touchés environ "1.500 postes chez Airbus (avions commerciaux) et chez Airbus helicopters au cours des trois prochaines années". Il a ajouté que la conclusion d'accords de compétitivité entre syndicats et direction dans les quatre pays du groupe (France, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne) pourrait "atténuer un peu plus l'impact social".
La direction a annoncé en décembre qu'en l'absence de négociations sur la baisse du coût du travail, le plan pourrait se traduire par 1.000 à 1.450 licenciements.
Le groupe a changé son nom d'EADS en Airbus Group le 1er janvier. Cet ensemble de 144.000 salariés va passer de quatre à trois divisions : Airbus (aviation commerciale), Airbus Helicopters (ex-Eurocopter) et Airbus Defence and Space (ADS) qui regroupe les anciennes divisions Cassidian (défense), Astrium (espace) et l'activité avions de transport militaire d'Airbus.
Cette nouvelle organisation a pour but de chasser les doublons et réduire les coûts de production.
Airbus Defense and Space devrait perdre 5.290 emplois sur un total de 42.600.