Saint-Valentin : pour la fête de l'amour, "C'est une aberration de proposer une rose qui n'est pas de saison"

Si la rose a longtemps représenté les symbole de l'amour, elle n'est pas la seule à pouvoir accompagner les mots doux et déclarations des amoureux ce 14 février. En Gironde, des horticultrices cultivent de très belles fleurs de saison, dans un esprit plus écoresponsable mais tout aussi romantique.

Depuis quelques années, les consommateurs s'intéressent aux conséquences de leurs achats. Il en est de même pour ce jour d'exception. La demande reste forte en roses mais des offres alternatives sont possibles et des horticulteurs et fleuristes font connaître leurs démarches.

A Blanquefort près de Bordeaux, en Gironde, on a opté pour l'anémone à la Saint Valentin. Sa collerette délicate aux couleurs pastels et intenses font de cette fleur une des stars de l'hiver dans les jardins. C'est une fleur de saison puisqu'elle s'adapte aux rigueurs du temps. En ce moment, il fait entre -3 et 15 ° dans le Bordelais, des conditions de culture idéales pour l'anémone.
Mais ce n'est pas un choix par défaut : "en plus d'être belles, elles tiennent très longtemps en vase, presqu'une semaine à dix jours", explique Gabrielle.

Gabrielle Brault et Pauline Erard travaillent au rythme des saisons. Ces deux horticultrices ont choisi le bio. L'anémone à la Saint Valentin, pour elles, c'est une évidence.
Elles cultivent des fleurs avec passion et se sont associées, l'an dernier, dans un GAEC qui porte le nom de "Terriennes".

Alors que 85% des fleurs coupées commercialisées en France sont encore importées, leur démarche engagée est pleine de bon sens : cultiver biologiquement et proposer ces fleurs de saison pour changer les mentalités.

L'aberration des roses en hiver

Vous serez nombreux à offrir un joli bouquet à votre amoureux, votre amoureuse. En France, d'après une étude*, 1,3 million de foyers en France ont acheté une plante ou un bouquet pour la Saint-Valentin, en 2020. Car les fleurs sont souvent associées à la fête des couples 

D'après cette même étude, 59 % des bouquets sont achetés chez les fleuristes (17 % en grande distribution, chiffres de 2021) et la rose est la plus sollicitée (63 % des sommes dépensées).

Pourtant, en cette saison, les roses sont forcément cultivées à l'étranger, souvent au Pays-Bas ou au Kenya, avec un bilan carbone conséquent.

Des roses sur leurs terres ? Si Gabrielle et Pauline en faisaient pousser, ce ne serait pas avant mai ou juin. "Pour nous, c'est une aberration de proposer une rose qui n'est pas de saison et qui a nécessité de chauffer des serres ou qui a été transportée par avion", explique Pauline.
"C'est plus joli d'avoir une fleur de saison qui est neutre au niveau de son bilan carbone".
Les horticultrices sont dans une double aspiration : ne pas faire pousser des fleurs hors saison tout en faisant la promotion d'une biodiversité locale.

Chez "Terriennes", elles produisent différentes variétés de fleurs coupées, des fraîches, sèches et des feuillages à destination des particuliers et professionnels en circuits-courts.
L'exploitation a rejoint le Collectif de la Fleur Française, réseau permettant d’identifier les fermes florales, les fleuristes et les acteurs engagés.

La démarche est portée par les fleuristes, notamment par Julie Lehut qui a sa boutique dans le centre de Bordeaux. Et même par la clientèle, car si certains habitués demandent des roses, ils se laissent parfois tenter par les belles anémones. "Pour certains, c'est toujours compliqué de changer les mœurs", explique la fleuriste.

Depuis bientôt dix ans, ses clients lui font confiance et  "chaque année, on diminue nos commandes de roses pour faire place aux de fleurs de saison : anémones, renoncules, tulipes etc..."  Ainsi, elle vend aujourd'hui moitié moins de roses à la Saint Valentin qu'à ses débuts en 2014. C'est sans doute le signe que les clients souhaitent, aujourd'hui, porter d'autres messages avec leur bouquet, en plus de mots d'amour.

*Etude réalisée par Kantar à partir du panel consommateurs Kantar (échantillon de 7000 foyers représentatif de 18 ans et plus) pour VAL’HOR et FranceAgriMer (données 2020 et 2021)

Quelles fleurs en février ? Quel langage ?

Alors ? Quelles fleurs offrir en hiver ? Il reste bien d'autres alternatives aux roses que ce soient dans les jardins ou les bouquets. On le voit chaque année au sortir du printemps, surtout sur le littoral. Des forêts entières de mimosa parfument et éclairent de jaune nos paysages aquitains.

Le camélia, la tulipe, la renoncule, l'iris et autres narcisses proposent autant de promesses de bouquets colorées. D'autres préfèreront peut-être les fragrances des violettes, des freesias ou du jasmin ...

Varier les plaisirs floraux permet aussi de varier les messages pour les amoureux discrets.

Aussi, la rose rouge reste la promesse d'un amour absolu, comme les tulipes rouges seront synonymes de déclaration. Mais d'autres fleurs expriment des sentiments plus subtils tel que :

  • le renouveau avec l'anémone,
  • la violette "je vous aime en secret",
  • le camélia marquera l'admiration
  • la jonquille propose d'intenses retrouvailles (souvent pour les anniversaires ou fête des grands-mères)
  • la rose de noël ou Hellébore évoque l'incertitude et attend une réponse de celui ou celle qui la reçoit

Il existe aussi des croyances comme celle évoquant la protection contre les sorcières grâce aux cyclamens.

Quoi qu'il en soi, si vous avez choisi d'offrir un bouquet à la Saint Valentin, un conseil, rien ne vaut quelques mots pour éviter les quiproquo ! 

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