Soutenir les aidants familiaux : qu'est-ce que le baluchonnage, expérimenté en Gironde ?

En France, onze millions de personnes sont "aidants familiaux", selon une étude réalisée par Ipsos en 2020. Et la plupart souffrent d'épuisement et de surmenage. Pour les soutenir, deux structures testent le "baluchonnage", un remplacement de quelques jours le temps de souffler.

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Depuis près de dix ans, Hervé prend soin au quotidien de son épouse, handicapée, et n'a pu prendre que trois jours de vacances. Grâce à l'arrivée d'Annie Beziade-Spagnolini, une "baluchonneuse" qui vient s'installer à leur domicile, il va pouvoir s'octroyer un peu de repos chez des amis.

Le "baluchonnage", ou "relayage", est un concept venu du Québec, qui permet aux aidants de quitter leur domicile pendant quelques jours, en étant remplacés par une personne qualifiée. Il est expérimenté en France grâce à cadre juridique issu d'un décret adopté fin 2018.

Les aidants, tous surmenés ? 

En France, onze millions de personnes sont aidants familiaux, selon une étude réalisée en 2020 par Ipsos. Et cette situation leur pèse : 74% d'entre eux ressentent un besoin de répit pour souffler, et six aidants sur dix se disent en état d'épuisement et de surmenage. 

Bernardette, la conjointe d'Hervé, est soulagée qu'il puisse profiter de cette aide. "Mon mari a subi une ablation du rein, il va pouvoir se reposer un peu". "Je vais partir quand même avec un petit pincement au coeur, parce que c'est moi qui part, et ma femme qui reste seule à la maison, et qui ne peut pas bouger...Donc je pars un peu craintif" réagit de son côté Hervé. 

Pour apaiser les craintes d'Hervé, Bernadette ne sera jamais seule. Annie restera à ses côtés 24h/24h. Pour la famille, ce service ne coûtera que 50 euros par jour, grâce au financement de fondations privées. 

"J'ai l'habitude de citer un chiffre : après 60 ans, un aidant sur trois décède avant l'aidé. Cela suffit pour comprendre la problématique de l'aide à domicile" souligne Annie Faderne, coordinatrice de ce service de baluchonnage en Sud-Gironde.

→ regardez le reportage de Myriam Mannhart et Dominique Mazères 

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