Les vacances de Noël débutent vendredi soir dans un contexte sanitaire toujours aussi compliqué. Les dynamiques entre le tourisme urbain et littoral sont assez contrastées, signe d'une période floue au niveau des destinations comme des réservations en Gironde.
Le Covid-19 continue de rebattre les cartes à tous les niveaux. Même dans le secteur du tourisme, un des plus dynamiques sur la région Nouvelle-Aquitaine, un virage semble en train de s'opérer. Un tourisme toujours plus local et surtout axé sur la durabilité ces derniers temps, lui qui reste englué dans les contraintes de la crise sanitaire depuis bientôt deux ans.
Les perceptions sur les destinations traditionnelles ont elles aussi été modifiées. La montagne n'est plus forcément l'apanage exclusif des vacanciers d'hiver, place désormais au littoral et ses 720km de plage sur l'ensemble de la région. Ou encore aux gites ruraux, dont les réservations ont explosé cet été et lors des dernières vacances de la Toussaint. Un phénomène qui contraste avec les grandes villes qui voient les touristes s'échapper progressivement vers l'extérieur ces derniers mois.
Un tourisme urbain toujours entre deux eaux
Une tendance forte qui s'observe notamment à Bordeaux où plusieurs hôteliers font face à cette situation. Le retour du marché de Noël, absent depuis deux ans dans la capitale girondine, ou encore des illuminations permettent entre autres de limiter la casse sur le plan de l'attractivité pour le secteur touristique à l'approche des fêtes de fin d'année. Pour Didier Arino, directeur général du cabinet conseil Protourisme, cette période de l'année est avant tout destinée à "un tourisme axé sur les résidences secondaires en famille et le tourisme urbain en subit les conséquences surtout en cette période de crise sanitaire".
Pour le secteur de l'hôtellerie, on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide : "On a une bonne occupation prévue sur le 24 et le 25 décembre. En hébergement, nous ne sommes pas loin des 80% et on prend encore des clients en dernière minute. C'est vraiment une tendance que l'on voit sur ces vacances-là où les gens n'hésitent pas à prendre le risque de réserver en dernière minute, reconnaît Cédric Janvier, directeur de l'hôtel de Sèze. Pour le Nouvel an en revanche, ce n'est pas pareil. On a toujours un retard de réservation surtout au dîner. Il y a un certain attentisme avec les annonces gouvernementales à venir."
D'autres portent un regard plus pessimiste sur la situation dans leur établissement : "Depuis la fin novembre et le début du mois de décembre, on a enregistré plus de 50% de réservations qui ont été annulées, alors que nous devrions être à 75% ou 80% sur l'ensemble du mois en temps normal, juge Jean-Philippe Burgeat, directeur de l'hôtel de Tourny et président du club hôtelier de Bordeaux Métropole. La dernière quinzaine de décembre on est aux alentours de 30% de réservations et cela ne va pas aller en s'arrangeant. Donc cela est très préoccupant."
La confirmation d'un tourisme de proximité sur le littoral
Changement de cap et de dynamique en ce qui concerne la façade littorale. Les touristes français pour une grande majorité et des locaux sont fortement attendus autour du bassin d'Arcachon, comme lors de la précédente période estivale. Mais là encore, la prudence reste de mise surtout à moins de 24 heures de nouvelles annonces gouvernementales et de probables restrictions supplémentaires à venir pour les vacances de Noël. La flambée des cas de Covid-19 avait en effet été particulièrement visible après les vacances de Toussaint.
Il s'agit avant tout d'une manière de se retrouver en famille, "mais sans tous être logés au même endroit pour éviter de créer des clusters et former de gros rassemblements pour Noël", estime Isabelle Laban du syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (SIBA). Les gens restent plutôt prudents par rapport à la deuxième partie des vacances. La baisse actuellement sur le littoral vient surtout des séminaires et du tourisme d'affaires en général."
"La tendance est que la semaine de Noël est plutôt calme et celle du Nouvel an sera plus active, contraste quant à elle Lucie Lhermite de l'office du tourisme d'Arcachon. On ressent une certaine attente par rapport aux mesures gouvernementales mais nous n'avons toujours pas d'horizon clair pour le moment. On reste une destination qui intéresse beaucoup la clientèle de proximité venant de Bordeaux ou au-delà du département. À partir de là, on peut avoir une clientèle qui vient un peu au dernier moment ou pour une durée de séjour plus courte avec un programme d'animations qui permet de répondre à cette demande."
Un taux d'occupation là encore en stagnation sur l'ensemble du littoral avec 40 à 50% de taux d'occupation en moyenne au niveau des hébergements sur la semaine de Noël, contre 50 à 80% sur la semaine du Nouvel an.