Le 20 juin 2022, un terrible orage de grêle s'abattait sur la commune du Taillan-Médoc en Gironde. Les toitures et voitures ont été particulièrement touchées et de nombreux sinistrés ne voient pas la fin du tunnel. Certains d'entre eux sont aujourd'hui victimes de chantier de réparations surfacturées voire d'arnaques et de malfaçons. TEMOIGNAGE.
C'est la double peine pour Julie qui habite une maison de plain-pied sur la commune du Taillan. Sinistrée durant l'orage de grêle, elle va devoir refaire faire les travaux qui étaient censés réparer les dégâts.
Le toit de sa maison avait été dévasté par l'orage du 20 juin et ses grêlons parfois gros comme des balles de tennis. Quelques jours après, une première entreprise intervient mais son devis, à un prix exorbitant, est refusé par son assurance. Julie acceptera le second. Mais force est de constater que le travail n'a pas été fait correctement.
"Vous voyez qu'aucune tuile n'est alignée", explique-t-elle en faisant le tour de la maison. "Si vous regardez bien, les liteaux n'ont pas été posés avec le bon alignement. Du coup, aucune tuile n'arrive à s'accrocher. Tout est de travers !" De la même façon, elle craint des infiltrations et des dommages car "le faîtage est monté à l'envers" rapporte-elle à notre journaliste sur place Sandrine Valéro.
On n'est pas du métier. Donc, sur le moment, on ne se rend pas compte que ça ne va pas.
Julie, sinistrée victime d'une arnaque après la grêleSource : France 3 Aquitaine
Une arnaque répandue
Avant ces malfaçons, elle a dû subir une forme de chantage de ces personnes qui ont profité du contexte. Car, au même moment, de nombreux Taillanais cherchaient à réparer leur toit. Elle explique qu'une semaine à peine après le premier acompte de 15 000 euros, ils réclamaient le deuxième du même montant. Ils l'appelaient tous les jours lui indiquant que, sinon, "les tuiles, on va devoir les mettre sur un autre chantier, parce qu'il y a des gens qui attendent".
Après réception de ces 15000 euros supplémentaires, ils ont continué le chantier. Mais comme elle ne pouvait avancer la troisième partie qui n'avait pas été validée par son assureur, ils ont arrêté là le travail... "Et depuis, je n'ai plus de nouvelles".
Renseignements pris, cette entreprise n'a pas d'assurance et n'est pas inscrite au registre des métiers.
Garantie décennale et extrait Kbis
Virginie Wlodawer, une experte d'assurés indépendante a repris le dossier pour que la famille, qui va devoir faire refaire les travaux, paie le moins d'argent possible.
Elle explique que pour prévenir ce genre de désagréments, il est toujours recommandé de s'assurer que l'entreprise dispose d'une garantie décennale et puisse produire un extrait Kbis récent. C'est à dire le document qui atteste de l’immatriculation d’une société commerciale au registre du commerce et des sociétés (RCS).